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Les difficultés économiques de la Chine ont été "largement exagérées"

Xinhua | 24.10.2015 11h41

Les récentes difficultés économiques en Chine sont moins une catastrophe qu'une transition, attendue depuis longtemps, vers un modèle d'économie de marché basé sur les services et alimenté par la consommation, a révélé un nouveau reportage du cabinet de conseil European Council on Foreign Relations (ECFR).

"Les prévisions alarmistes sur un déclin de l'économie chinoise sont une forte exagération", a déclaré Francois Godement, directeur du programme de l'ECFR pour l'Asie et la Chine, dans son rapport "Les difficultés économiques chinoises: la réalité derrière le mythe".

"Après des années à considérer comme acquise l'hypercroissance de la Chine, l'opinion internationale marque un demi-tour complet. Désormais, beaucoup de gens croient que l'économie chinoise est vacillante. C'est une exagération", a déclaré M. Godement.

Les problèmes économiques récemment apparus en Chine devraient être perçus comme un signe de la transition de la Chine vers une économie des services, plutôt que comme une crise économique profonde, affirme M. Godement.

Ce rapport étudie les variations entre les différents secteurs économiques en Chine, montrant que le secteur des services continue de marquer une forte expansion, en particulier le e-commerce, puisque les ventes de détail sur Internet ont progressé de 36% au cours des trois premiers trimestres de 2015.

Par ailleurs, le recul de certains secteurs comme la sidérurgie et l'immobilier sont bénéfiques, si l'on considère leur surproduction et leur impact environnemental, souligne ce rapport.

Ces tendances reflètent les changements structurels de l'économie chinoise, conclut M. Godement.

M. Godement affirme également que les idées concernant l'impact de la Chine sur l'économie mondiale sont elles-aussi exagérées, estimant qu'elles sont essentiellement d'ordre "psychologique".

Il évoque le caractère limité de l'exposition des acteurs non chinois au marché boursier chinois, et le solde positif des balances commerciale et des paiements courants du pays comme des facteurs limitant le potentiel de contagion réelle sur l'économie mondiale.

Il souligne néanmoins certains effets possibles des mutations économiques de la Chine sur différents aspects de l'économie mondiale, effets qui pourraient bel et bien affecter l'Europe.

Les plus durement affectés par cette transition chinoise seront les gros exportateurs et notamment les producteurs de matières premières comme le Brésil et le Vénézuela.

Pour les marchés de consommation tels que l'Europe, qui ne sont ni des producteurs de matières premières ni des gros exportateurs a destination de la Chine, un ralentissement de la Chine présente deux effets positifs. D'une part, la tendance baissière sur les prix des matières premières est avantageuse pour tous les importateurs. D'autre part, la baisse du prix des exportations chinoises apporte un coup de pouce au pouvoir d'achat, selon ce rapport.

Toutefois, pour plusieurs économies européennes, l'impact de la transition économique chinoise sera mitigé.

Pour l'Europe de l'Est, il sera principalement positif, par le biais d'une baisse des prix des matières premières et des prix des produits de consommation importés de Chine.

Pour l'Allemagne, cet impact pourrait s'avérer négatif car ce pays dépend beaucoup de la Chine comme destination pour ses exportations.

En ce qui concerne les économies du Sud de l'Europe, y compris la France, la baisse des prix pourrait augmenter le fardeau relatif de leur dette.

"Il y aura des pertes, mais ils seront pour l'essentiel être limitées dans leur portée, bien que les exportateurs vers la Chine ou ceux avec des niveaux d'endettement publics ou privés élevés peuvent ressentir les effets très forts", a déclaré Godement.

Au lieu d'une crise, l'expert estime que la transition économique de la Chine serait une "opportunité" pour les pays européens.

Selon M. Godement, certaines économies plus libérales comme la Grande-Bretagne et la Suède, et les pays de l'Europe orientale ont raison de considérer la Chine comme principal bailleur de fonds pour des projets d'infrastructure, mais avec des fournisseurs chinois.

"Les conditions de financement à long terme n'a jamais été aussi bonnes", selon le rapport.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Yin GAO)
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