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Des frappes aériennes russes détruisent des infrastructures de l'EI, "aucun site civil" touché

Xinhua | 09.10.2015 08h33

L'armée russe a utilisé un armement de haute-précision dans des attaques contre des positions de l'Etat islamique (EI) en Syrie, a indiqué mercredi l'état-major des Forces armées russes.

"L'écart maximum d'une cible est de cinq mètres", a fait savoir l'agence de presse Sputnik, citant le général-colonel Andreï Kartapolov, un haut responsable de l'état-major russe.

Selon le ministère russe de la Défense, les Forces aérospatiales ont mené 112 attaques aériennes, détruisant près de 40% des infrastructures de l'EI sans toucher de sites civils.

Toutes les frappes russes sur des cibles appartenant à l'EI en Syrie ont été menées suite à des missions de surveillance aérienne préliminaires et ont été basées sur des renseignements fournis par l'armée syrienne puis vérifiés par la Russie, a ajouté le ministère.

Mercredi, des vaisseaux de guerre russes basés en mer Caspienne se sont joints à la campagne aérienne russe en lançant plus d'une dizaine de missiles de croisière sur des cibles appartenant au groupe terroriste.

"Ce matin, les navires de la Flottille caspienne sont entrés en action. Quatre navires de guerre ont lancé 26 missiles de croisière Calibre sur onze cibles", a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou lors d'une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine à la station balnéaire Sotchi.

Il a ajouté que toutes les cibles, situées à une distance de 1.500 km, ont été détruites sans faire de victimes civiles.

M. Choïgou a indiqué que depuis le 30 septembre, date à laquelle la Russie a débuté ses attaques aériennes anti-terroristes en Syrie, l'armée de l'air russe a attaqué 112 cibles, détruisant 19 postes de commandement, 12 dépôts de munitions, 71 véhicules blindés ainsi que des usines et des ateliers produisant différents explosifs, dont des engins utilisés dans les attentats à la voiture piégée.

"Le fait que nous ayons lancé des armes de précision de la mer Caspienne à une distance de 1.500 km et que nous ayons atteint toutes les cibles désignées démontre le bon travail des sites industriels militaires et les grandes compétences du personnel de l'armée", a déclaré M. Poutine.

Les attaques aériennes de la Russie lancées sur des cibles appartenant à l'EI ont provoqué différentes réponses venant des pays occidentaux et de ceux de la région.

Les États-Unis et l'OTAN ont exprimé leurs préoccupations vis-à-vis des actions militaires russes, affirmant que la Russie frappe principalement les rebelles anti-gouvernementaux pour soutenir son allié, le président Bachar al-Assad.

Cependant, Moscou a nié ces allégations, indiquant que la Russie n'a pas d'objectif politique en Syrie et que ses bombardements des positions de l'EI est en conformité avec la priorité des Etats-Unis.

L'Egypte, le plus grand pays arabe sunnite du monde qui possède la force militaire la plus grande et la mieux équipée de la région, a salué la campagne russe, la qualifiant de mesure pour lutter contre les groupes djihadistes comme l'EI.

"Nous estimons que (l'intervention russe) aura un impact sur la lutte contre le terrorisme en Syrie et aidera à l'éliminer", a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri.

Tout en menant des frappes aériennes contre l'EI, les Etats-Unis ont offert leur soutien aux groupes armés anti-Assad, ce qui pourrait expliquer pourquoi leur lutte contre le groupe terroriste a été inefficace cette année, la plupart de l'assistance américaine étant finalement tombée entre les mains de l'EI, a déclaré le Dr. Saïd Lawendi, expert du Centre Al-Ahram des études politiques et stratégiques.

Cependant, l'intervention de la Russie est plus légitime car elle intervient à la demande du président Assad, a affirmé l'expert, soulignant que les frappes aériennes russes ont obtenu des résultats plus concrets, ayant été généralement coordonnées avec les troupes terrestres du gouvernement syrien.

Pierre Vimont, ancien secrétaire général du service diplomatique de l'UE et maintenant chercheur à l'Institut Carnegie, a indiqué que les récentes actions et le rôle de Moscou dans les affaires internationales démontrent que la Russie est revenue au centre de la scène internationale.

M. Vimont a déclaré que les pays occidentaux doivent éviter d'utiliser la force et essayer de convaincre Moscou de jouer un rôle plus constructif en aidant à maintenir la stabilité mondiale.

De ce point de vue, la crise actuelle en Syrie offre à l'Occident une occasion de coopérer avec la Russie d'une manière plus proactive, a conclu M. Vimont.

(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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