L'Union européenne (UE) a déclaré mercredi que la torture était inacceptable, lors d'un débat entre le Parlement européen et la Commission européenne sur le récent rapport du Sénat américain au sujet de la torture utilisée par la CIA pour extorquer des informations aux détenus.
"Ce n'est pas simplement mal, c'est un crime. La torture ne doit jamais être utilisée", a dit le commissaire européen à la migration, aux affaires intérieures et à la citoyenneté, Dimitris Avramopoulos. Il a souligné que les efforts dans la lutte contre le terrorisme devraient respecter le droit international.
"Les droits fondamentaux des personnes sont sacrés et ne peuvent être violés", a déclaré Monika Hohlmeier, députée démocrate-chrétienne allemande, ajoutant qu'on ne peut défendre la torture et les interrogatoires brutaux.
Pour Tanja Fajon, députée démocrate socialiste slovène, "la torture est illégale, immorale et inacceptable. La participation de l'Europe sous n'importe quelle forme dans n'importe quel type d'activité illégale de la CIA est honteuse, indigne de la démocratie, des fondements et des valeurs de l'UE".
"Cela évoque les pratiques terribles des régimes dictatoriaux", a dit Cornelia Ernst, députée allemande de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte.
"Non, Monsieur Obama, nous ne pouvons pas tirer un trait sur ça tant que les responsables n'ont pas été traduits en justice", a affirmé Sophie in't Veld, députée démocrate libérale néerlandaise. Elle a également souligné que les pays européens devraient prendre la responsabilité de leur soutien aux programmes de la CIA.
Selon Mark Demesmaeker, député conservateur et réformiste belge, l'UE a perdu une partie de la confiance des citoyens en coopérant avec les programmes de la CIA.
"Il n'y a rien de vraiment nouveau dans les 600 pages du rapport du Sénat, seulement des confirmations. Des confirmations de la collaboration de certains gouvernements européens et de l'existence de prisonniers de la CIA sur le sol européen. Des confirmations de l'inutilité de la torture", a indiqué Eva Joly, députée française des Verts/ALE.
La députée italienne Laura Ferrara, membre du groupe Europe de la liberté et de la démocratie, a fait remarquer que le rapport ne comprenait aucune recommandation pour incriminer les personnes responsables.
Des eurodéputés ont demandé qu'une enquête soit ouverte sur la possible complicité des Etats membres de l'UE dans ces pratiques.