Le chef de la CIA (agence de renseignement américaine) a reconnu jeudi qu'il n'y avait pas de preuve que des informations utiles aient été obtenues par les techniques d'interrogatoire brutal utilisées par l'agence contre les détenus terroristes.
John Brennan, à l'occasion d'une conférence de presse télévisée exceptionnelle depuis le siège de la CIA à Langley, en Virginie, a reconnu des pratiques "non autorisées" et "ignobles" de la part de certains officiers, précisant qu'il était "impossible de savoir" si ces soi-disant techniques d'interrogatoire renforcé avaient permis d'obtenir des renseignements cruciaux.
"Nous avons failli pour ce qui est de tenir certains de ces officiers responsables de leurs erreurs", a-t-il déclaré.
La CIA a été amenée à clarifier sa position suite à la publication mardi d'un rapport de la Commission du renseignement du Sénat américain, dans lequel des détails sont présentés quant aux méthodes d'interrogatoire brutal de la CIA au cours des années qui ont suivi les attaques terroristes du 11 septembre sur le sol américain.
Parmi ces méthodes figurent les simulacres de noyades, les menaces sexuelles et la privation de sommeil, même si le rapport estime que ces techniques se sont révélées en grande partie inefficaces et mal gérées.
Les révélations ont déclenché une vague de protestation et des demandes de justice dans le monde entier.