Le Congrès des Etats-Unis et la Maison Blanche devraient s'affronter sur un certain nombre de questions d'actualité à la suite du passage du Congrès sous le contrôle du Parti républicain à l'issue des élections de mi-mandat.
La reprise du Sénat par les républicains a été l'une des plus grandes victoires du Parti républicain depuis la Seconde guerre mondiale. Ce basculement reflète largement le rejet des politiques du président Barack Obama par les électeurs, qui lui reprochent de ne pas avoir relancé l'économie américaine en stagnation et de ne pas avoir enrayé la hausse du chômage.
Refusant de servir de bouc émissaire, M. Obama a lancé un ultimatum aux députés républicains sur la réforme de l'immigration : si ceux-ci ne trouvent pas une solution au problème d'ici deux mois, le président contournera le Congrès en décrétant une amnistie pour cinq millions d'immigrants en situation irrégulière.
"M. Obama ne veut pas être le bouc émissaire et il se battra bec et ongles contre les Républicains", a confié à Xinhua le stratège républicain Ford O'Connell.
Les républicains ne reculeront pas sur deux questions : l'amnistie proposée par M. Obama pour cinq millions d'immigrants en situation irrégulière et l'accord avec l'Iran sur le programme nucléaire, a ajouté M. O'Connell.
La date butoir pour la conclusion d'un accord avec l'Iran est la semaine prochaine et le Parti républicain est déterminé à empêcher tout accord avec Téhéran, car les républicains considèrent que l'accord proposé ne bénéficie qu'à l'Iran. Les Etats-Unis considèrent que le programme nucléaire iranien vise à créer des armes nucléaires, tandis que Téhéran clame que son programme est pacifique.
"Il y a certaines questions sur lesquelles ils peuvent travailler mais la question est de savoir s'ils souhaitent travailler ou s'ils préfèrent jouer à des jeux politiques", a-t-il observé, faisant référence à l'âpre rivalité qui caractérise le Congrès sous le gouvernement actuel.
"Maintenant, il semblerait que les deux parties essaient de se mesurer comme deux boxeurs faisant le tour du ring au premier round. Ils se tâtent, et de toute évidence les républicains ne reculeront pas sur les questions de l'amnistie et de l'Iran".
La cote de popularité de M. Obama a chuté à 42% dans le dernier sondage de Real Clear Politics après que la Maison Blanche a essuyé de multiples scandales ces dernières années, de l'espionnage de journalistes par le département de la Justice au refus du gouvernement de répondre aux questions entourant l'attaque du consulat américain de Benghazi en Libye en 2012.
La Maison Blanche n'a pas précisé quand M. Obama promulguerait un décret empêchant le renvoi de millions d'immigrés en situation irrégulière, mais les médias américains ont indiqué que le décret serait promulgué prochainement.
Les détracteurs de M. Obama ont fustigé cette initiative en remettant en cause sa légalité et en l'accusant de violer la Constitution américaine, rédigée pour limiter les pouvoirs du président.