A l'occasion de la publication mercredi d'un nouveau rapport des Nations Unies sur la situation en Ukraine, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a souligné que malgré un cessez-le-feu fragile, le conflit dans l'est de ce pays continuait d'affecter les cinq millions d'habitants de la région.
S'il n'y a pas eu d'affrontements directs de grande ampleur depuis l'annonce du cessez-le-feu le 5 septembre, il a eu des escarmouches dans certains endroits, en particulier autour des villes de Donetsk et de Louhansk. Depuis le cessez-le-feu, au moins 331 personnes ont été tuées selon le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH).
"La trêve est une bonne chose et une étape vers la fin des combats dans l'est de l'Ukraine. J'appelle les parties prenantes à respecter et préserver le cessez-le-feu, et à mettre fin aux attaques contre des civils et des infrastructures civiles une fois pour toutes", a déclaré M. Zeid dans un communiqué de presse.
"Depuis près d'un an, les résidents des zones affectées par le conflit armé ont été privés de leurs droits fondamentaux à l'éducation, aux services de santé adéquats, aux logements et aux opportunités de gagner leur vie. Une prolongation de cette crise rendrait la situation intenable pour des millions de personnes dont la vie a été sérieusement perturbée", a-t-il ajouté.
Près de 40.000 petites et moyennes entreprises des régions de Donetsk et Louhansk ont dû cesser leurs activités à cause des combats, ce qui a privé des milliers de personnes de leurs revenus.
Selon les services d'urgence ukrainiens, environ 375.792 personnes sont déplacées dans le pays. Celles qui sont rentrées chez elles font face à des difficultés considérables, puisqu'un grand nombre de maisons ont été détruites ou endommagées.
Le rapport du HCDH, qui couvre la période du 18 août au 16 septembre, indique qu'entre le 24 août et le 5 septembre des groupes armés des entités autoproclamées des "Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk" ont été renforcés avec l'arrivée d'un grand nombre de combattants étrangers, probablement venus de la Russie.
Au cours de cette période, le HCDH fait aussi état d'une augmentation considérable du nombre de personnes détenues par les groupes armés, et signale des informations faisant état de torture et de mauvais traitements de détenus, y compris des violences sexuelles et des simulacres d'exécution. Les forces de sécurité ukrainiennes sont également accusées de mauvais traitement des détenus.
"Lorsque le contrôle des territoires passe des groupes armés aux forces du gouvernement ou inversement, le risque de représailles augmente pour les individus accusés de collaboration avec l'ennemi tel que perçu de part et d'autre", prévient le rapport.
Le Haut-Commissaire a rappelé aux parties prenantes qu'elles sont tenues de respecter les normes internationales des droits de l'homme et que toutes les violations doivent faire l'objet d'enquêtes et de poursuites à l'encontre de leurs auteurs.