Le candidat à la présidence afghane Ashraf Ghani Ahmadzai a appelé la commission électorale à annoncer les résultats électoraux attendus depuis longtemps, quelques jours après que son adversaire Abdullah Abdullah a suspendu leurs négociations bilatérales sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale.
Lors du premier tour de l'élection présidentielle afghane, qui s'est déroulé le 5 avril, aucun des huit candidats en lice n'avait réussi à obtenir plus de 50 % des voix. Par conséquent, les deux candidats arrivés en tête se sont affrontés lors d'un second tour organisé le 14 juin.
À l'issue de ce duel, M. Abdullah, qui a obtenu le plus de voix lors du premier tour et est arrivé deuxième lors du second tour, a dénoncé des fraudes en faveur de Ghani et a réclamé un recompte des voix.
"Le recompte des voix est maintenant terminé, et nous souhaitons que la Commission électorale indépendante (CEI) annonce le résultat de l'élection le plus rapidement possible", a demandé M. Ghani. Il a souligné que "le processus électoral à rallonge a créé des incertitudes dans la vie des Afghans et un blocage de l'économie du pays" et que "c'est le droit légitime du peuple afghan de voir les fruits de ses sacrifices."
Pour tenter de débloquer la situation, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'était rendu à Kaboul à deux reprises en juillet et en août et avait rencontré les deux prétendants à la présidence. Ses efforts de médiation ont débouché sur un accord entre MM. Ghani et Abdullah, qui ont convenu que le vainqueur de l'élection deviendrait président et le perdant le chef de l'exécutif, un poste équivalent à celui de Premier ministre, au sein d'un gouvernement d'unité nationale.
Les deux candidats avaient accepté un recompte portant sur près de 8 millions de bulletins. Le processus de révision a duré 50 jours et s'est achevé le 4 septembre.
Lundi, M. Abdullah s'est déclaré vainqueur de l'élection avant même que la CEI n'ait annoncé le résultat officiel du recompte. Il a également suspendu les pourparlers avec M. Ghani sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale. M. Abdullah soutient qu'il a remporté l'élection présidentielle si les vrais bulletins ont été retenus et les bulletins frauduleux écartés.