Dans son discours historique intitulé "J'ai un rêve", le défenseur des droits civiques Martin Luther King avait exprimé sa forte aspiration à l'égalité des droits pour les personnes noires de la société américaine.
Cinquante ans plus tard, ce rêve a été partiellement réalisé. Les Afro-américains vivant aux Etats-Unis jouissent de nos jours d'un statut politique et social élevé. Fait important, le pays est actuellement dirigé par le premier président afro-américain de son histoire.
Cependant, malgré les progrès, la fracture raciale reste une maladie chronique profondément enracinée qui continue de déchirer la société américaine, comme l'a montré la dernière émeute raciale dans le Missouri.
Stupéfaits et indignés par la mort d'un adolescent noir non armé abattu par un policier blanc, un grand nombre de résidents de la ville de banlieue de Saint-Louis à Ferguson sont descendus dans les rues et se sont engagés dans une confrontation tendue avec la police anti-émeute.
Dans l'histoire, les tensions raciales ont profondément meurtri la société américaine. De nos jours encore, la cicatrice est de toute évidence loin d'être complètement guérie.
Certains pourraient avancer que les différences et les conflits raciaux sont inévitables dans un "melting pot" comme les Etats-Unis, où des personnes venues des quatre coins du monde convergent et viennent rechercher une vie ordinaire.
Cependant, il est indéniable que la discrimination raciale à l'égard des Afro-américains ou d'autres minorités ethniques, bien que moins évidente que par le passé, persiste dans tous les aspects de la vie sociale aux États-Unis, y compris dans les domaines de l'emploi, du logement, de l'éducation, et en particulier, de la justice.
Dans le pire épisode récent de violence aux Etats-Unis, l'acquittement de quatre policiers blancs pour le passage à tabac d'un automobiliste noir en 1992 avait déclenché une émeute de six jours rassemblant des milliers de personnes à travers la région métropolitaine de Los Angeles, qui avait eu eu un bilan consternant de 51 morts.
Dans une société de forte mixité comme les Etats-Unis, ces inégalités raciales ne pouvaient que mettre en péril la paix et la sécurité sociales. Le pays serait bien avisé de faire des efforts supplémentaires pour déraciner efficacement le racisme dans tous les domaines afin d'empêcher de telles tragédies de se reproduire.
L'incident de Ferguson démontre une fois de plus que, même dans un pays qui tente depuis des années de se poser en juge et défenseur international des droits de l'homme, de nombreuses améliorations peuvent être encore apportées.
Chaque pays a ses propres spécificités nationales qui peuvent conduire à divers problèmes sociaux. De toute évidence, les Etats-Unis ont besoin de se concentrer sur la résolution de leurs propres problèmes plutôt que de toujours pointer du doigt les autres.