Dernière mise à jour à 14h32 le 11/08
L'économie chinoise, comme le montrent de nombreux indicateurs de mi-année, a surmonté son ralentissement dû aux tensions du COVID-19 et est revenue à sa croissance du deuxième trimestre (T2). Les économistes estiment que la reprise en V du pays ne fait que commencer.
Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut de la Chine a augmenté de 3,2% par rapport à l'année précédente, inversant une contraction de 6,8% au trimestre précédent. Les recettes fiscales de la Chine ont marqué la première expansion de cette année en gagnant 3,2% en glissement annuel en juin, alors que la contraction du secteur de la vente au détail a nettement diminué.
Des gens visitant l'exposition des machines-outils en Chine, où près de 1 500 fabricants nationaux et étrangers ont participé au Centre national d'exposition et de convention (NECC) de Shanghai, dans l'est de la Chine, le 1er juillet 2020. (Xinhua/Fang Zhe)
DE RETOUR DANS LA COURSE
« L'économie chinoise est progressivement sortie du marasme et est revenue au niveau qu'elle avait à peu près avant l'épidémie, soutenue par la stimulation qui a donné des signes de reprise du travail des chaînes industrielles et du secteur des services », a déclaré Shao Yu, économiste en chef d'Orient Securities.
Les dernières données ont montré que l'indice des directeurs d'achat (IDA) pour le secteur manufacturier chinois est passé de 50,9 en juin à 51,1 en juillet, restant en territoire d'expansion pour le cinquième mois consécutif, ce qui indique une plus grande confiance des entités du marché.
« Le raffermissement constant de la reprise montre l'efficacité des politiques chinoises en termes de prévention des épidémies et de promotion de la croissance pour stimuler la production et la consommation intérieure », a affirmé Sheng Hai, macro-analyste chez China Industrial Securities.
Steven Zhang, économiste en chef chez Morgan Stanley Huaxin Securities, a fait écho de son point de vue. « La Chine a ses avantages institutionnels qui permettent une réponse plus agile et plus rapide aux urgences de sécurité publique comme pour le COVID-19 ».
Selon lui, l'introduction et la mise en œuvre rapides d'une série de mesures, notamment l'augmentation des dépenses fiscales, les allégements fiscaux et la réduction des taux de prêt et des réserves obligatoires des banques pour relancer l'économie et soutenir l'emploi, est l'une des principales raisons de la croissance positive du deuxième trimestre.
DES OPPORTUNITES COMMUNES
Comme le montrent des données récentes, les importations de la Chine en provenance des pays émergents ont considérablement augmenté et la reprise de la deuxième plus grande économie du monde devrait accélérer le rythme de rétablissement des autres économies, selon M. Zhang.
Au premier semestre, le commerce de la Chine avec l'ASEAN a augmenté de 5,6% par rapport à l'année précédente, pour atteindre 2,09 trillions de yuans (environ 301,12 milliards de dollars), tandis que celui des pays situés le long de la Ceinture et de la Route représentait 29,5% du commerce total, soit une hausse de 0,7 point de pourcentage par rapport à l'année précédente.
Zhang a déclaré que le commerce entre la Chine et d'autres parties d'Asie, les pays de la Ceinture et de la Route et de l'ASEAN devrait continuer à se développer car les retombées seront plus importantes en raison de la réduction des distances et des coûts logistiques.
Pour atténuer l'impact de l'épidémie du COVID-19, la Chine a investi massivement dans des projets d'infrastructure par l'émission d'obligations d'Etat locales, ce qui devrait stimuler la demande de produits de base en vrac sur le marché mondial, ce qui profitera aux pays le long de la Ceinture et de la Route, comme l'ont fait remarquer les principaux exportateurs de produits de base en vrac, a ajouté M. Zhang.
Ces effets sont apparus comme une démonstration du nouveau modèle de développement, ou à « double circulation », proposé lors de la réunion du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois la semaine dernière, qui souligne que le marché intérieur est le pilier tandis que les marchés intérieur et extérieur se stimuleront mutuellement ».
PLACEMENT SOLIDE
« L'économie de la Chine a en grande partie surmonté le choc du COVID-19 et entre dans une trajectoire de rebond en forme de V », a déclaré M. Zhang, qui prévoit que la reprise se consolidera encore aux troisième et quatrième trimestres avec une croissance de fin d'année de 2,5 à 3%.
Dans le contexte de la reprise économique, la réunion du Bureau politique de la semaine dernière a mis l'accent sur l'intensification des efforts déployés à l'échelle nationale pour favoriser de nouvelles opportunités en plein défis et réaliser de nouvelles avancées en plein changements.
En tant que l'un des principaux moteurs de la croissance économique, la consommation rattrapera le rythme de la reprise générale et verra une certaine demande refoulée se libérer au cours du second semestre de l'année alors que le secteur des services s'accélérera dans le cadre de la poursuite de l'endiguement du COVID-19, a déclaré M. Zhang.
Grâce à des politiques visant à assurer la stabilité de l'emploi, les dépenses de la consommation seront davantage stimulées par la stabilisation des deux facteurs qui sous-tendent la relance de la consommation, à savoir le taux de chômage urbain et le revenu des résidents.
Les données officielles ont montré que le taux de chômage dans les zones urbaines chinoises s'élevait à 5,7% en juin, soit une baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport à mai.
Le revenu des résidents devrait également se maintenir grâce à des données économiques plus solides. Au premier semestre, le revenu disponible par habitant dans les zones urbaines s'est élevé à 21 655 yuans, soit une hausse de 1,5% en termes nominaux et une baisse de 2% en termes réels.
Alors que les fondamentaux économiques se renforcent, les nouveaux moteurs de croissance, tels que les nouvelles infrastructures comme la 5G, l'IA et le Cloud computing qui ont attiré de grosses sommes d'argent de la part des investisseurs, deviendront également un point positif alimentant la croissance économique, a noté M. Shao.
Au second semestre de l'année, la Chine, en plus des mesures de stabilisation, investira davantage dans la demande intérieure, les nouvelles infrastructures, les industries en ligne et l'innovation indépendante pour une reprise plus forte malgré les incertitudes mondiales, a conclu M. Shao.