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La décision discriminatoire de Twitter d'étiqueter les médias chinois et russes comme « affiliés à l'État » suscite la controverse en ligne

le Quotidien du Peuple en ligne | 10.08.2020 11h23

Twitter a étiquetté de manière spéciale le 6 août comptes d'« entités médiatiques affiliées à l'État » et leur personnel, une décision qui porte un coup sévère à des médias de pays comme la Chine et la Russie, alors que dans le même temps, des médias financés par des gouvernements occidentaux, comme la BBC et VOA, sont exemptés de ce genre de traitement en raison de leur « indépendance éditoriale », ce qui a amené le public et des experts du monde entier à critiquer le géant de l'Internet pour ses « doubles standards » et sa « violation de la liberté d'expression ».

Dans le billet de blog annonçant la décision, Twitter a souligné que ces qualifications ne s'appliqueraient qu'aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies ; or, la plupart des comptes de médias concernés par les nouvelles règles sont soit chinois, soit russes. L'annonce a noté que les médias affiliés à l'État ne verraient plus leurs tweets promus, ajoutant que les médias qui utilisent un financement de l'État mais jouissent d'une indépendance éditoriale, tels que NPR aux États-Unis et la BBC au Royaume-Uni, ne seront pas concernés.

« Contrairement aux médias indépendants, les médias affiliés à l'État utilisent fréquemment leur couverture médiatique comme un moyen de promouvoir un programme politique. Nous pensons que les gens ont le droit de savoir quand un compte médiatique est-il affilié directement ou indirectement à un acteur étatique », a noté l'annonce de Twitter.

Les principaux médias chinois et russes sont tous qualifiés de « médias affiliés à l'État », notamment le Quotidien du Peuple, l'Agence de presse Xinhua et CGTN pour la Chine, ainsi que RT et Spoutnik pour la Russie, mais la plupart des médias financés par des gouvernements occidentaux ne sont pas inclus dans la liste, sans que Twitter ne prouve clairement qu'ils sont « indépendants du gouvernement ».

Twitter n'a pas encore répondu à une demande d'explication de sa décision au moment de la publication.

Pour Qin An, directeur de l'Institut chinois de stratégie du cyberespace à Beijing, « L'explication de Twitter pour étiqueter les médias chinois et russes comme affiliés à l'État tout en exemptant les médias occidentaux d'un traitement similaire est sans fondement et arrogante, et prouve que la soi-disant liberté d'expression est simplement un discours vide ».

La décision de Twitter a rapidement déclenché un débat et une controverse féroces en ligne. « Labels », un utilisateur de Twitter, ainsi a souligné dans son message que « Radio Free Europe a été littéralement lancée par la CIA, pourquoi ne figure-t-elle pas sur la liste ? ».

La plupart des véritables médias affiliés à l'État aux États-Unis, tels que Radio Free Europe et VOA, ne sont pas étiquetés, alors pourtant même que la première est une organisation financée par le gouvernement américain qui a secrètement reçu des fonds de la Central Intelligence Agency (CIA) jusqu'en 1972, diffusant les idéologies américaines en s'adressant principalement aux pays d'Europe de l'Est, d'Asie centrale et du Moyen-Orient où le gouvernement américain estimait que « la libre circulation de l'information est soit interdite par le gouvernement, soit pas complètement développée », alors que la seconde a été qualifiée de « machine à casser les organes de propagande à l'étranger des États-Unis » depuis des décennies.

« Voice of America » (VOA) est supervisée par l'Agence américaine pour les médias mondiaux. Après l'adoption de la Loi sur l'autorisation de la défense nationale pour l'exercice 2017, tout nouveau PDG de l'agence doit maintenant être nommé par le président des États-Unis et confirmé par le Sénat avec en plus le pouvoir de sélectionner le personnel clé de l'agence. Je n'appellerais pas cela des « médias indépendants financés par l'État », a noté un internaute sur Sina Weibo.

La décision de Twitter est la dernière des mesures prises par les États-Unis contre les médias chinois. Selon le quotidien britannique The Guardian, Google a supprimé 2 500 comptes YouTube liés à la Chine entre avril et juin, précisant qu'ils avaient été supprimés dans le cadre de « notre enquête en cours sur les opérations d'influence coordonnées liées à la Chine ».

« Il est dangereux que les politiques de double standard des États-Unis se soient maintenant étendues au niveau de l'entreprise, et que même les plates-formes de médias sociaux comme Twitter soient maintenant touchées. C'est de l'hégémonisme dans le cyberespace », a commenté M. Qin.

Chi Zao, journaliste au Quotidien du Peuple

(Rédacteurs :Yishuang Liu, 孙晨晨)
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