Dernière mise à jour à 16h23 le 30/04
Les régions de l'ouest de la Chine ont continué d'être le point d'orgue de l'économie, les indicateurs solides du premier trimestre ayant montré leur remarquable résilience et leur reprise rapide malgré l'épidémie de COVID-19, ont déclaré des experts le 29 avril.
Toutes les zones de niveau provincial de l'ouest de la Chine ont obtenu de bien meilleurs résultats que le PIB national en contraction au cours des trois premiers mois, huit d'entre elles faisant partie des 10 affichant les meilleurs résultats de croissance. La Chine a annoncé que son PIB s'était contracté à 6,8% au premier trimestre et par la suite, les 31 régions provinciales de la partie continentale du pays ont publié leurs performances au milieu de l'épidémie de COVID-19 le 29 avril.
Des composants destinés à assembler des avions Airbus sont déchargés à Tianjin. (Photo / Xinhua)
La région autonome du Tibet (sud-ouest de la Chine) a été la seule région de niveau provincial à avoir connu une croissance positive du PIB de 1% sur une base annuelle, a déclaré le 29 avril le bureau local des statistiques. Après le Tibet figurent la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), la province du Guizhou (sud-ouest de la Chine), la province du Hunan (centre de la Chine), la province du Qinghai et la région autonome Hui du Ningxia (nord-ouest de la Chine), dont chacune a vu son PIB se contracter de moins de 3%. À l'exception du Hunan, toutes ces régions se trouvent dans l'ouest de la Chine.
Selon Ying Xiwen, chercheur en économie régionale à la China Minsheng Bank, contrairement aux provinces du centre et de l'est, les régions occidentales ont subi un effet économique relativement plus faible de l'épidémie de COVID-19, car leur faible densité de population a contribué à freiner la propagation du virus.
La plupart de ces régions, a-t-il ajouté, sont également moins liées économiquement au Hubei, la province la plus durement touchée au cours du premier trimestre après que son PIB a chuté de 39,2%. Par exemple, le nombre de cas confirmés pour un million d'habitants était d'environ 3 au Xinjiang et dans le Qinghai à la date du 27 avril, ce qui équivaut à seulement un dixième du nombre à Beijing et Shanghai, a-t-il souligné.
Le PIB de Beijing a chuté de 6,6% au premier trimestre tandis qu'à Shanghai il a plongé de 6,7%, parmi les 10 pires chiffres des 31 régions. Les régions de l'est comme Tianjin et les provinces du Heilongjiang et du Liaoning ont été encore plus affectées par une baisse du PIB plus forte que le niveau national.
Les meilleurs résultats des régions ouest reflètent également la tendance au déplacement progressif du moteur de la croissance économique des régions côtières orientale vers les régions ouest à l'intérieur du pays, a noté Liu Xuezhi, chercheur principal au Centre de recherche financière de la Bank of Communications.
« Les régions du centre et de l'ouest sont sur la bonne voie pour une croissance économique rapide, l'urbanisation s'accélérant et les activités industrielles venant des régions orientales », a déclaré M. Liu, ajoutant que pour cette année et plusieurs années à venir, la croissance économique des régions de l'ouest de la Chine devrait surpasser celle des régions de l'est plus développées.
Par ailleurs, a-t-il dit, la croissance économique devrait se rétablir pendant le reste de l'année à travers la Chine, ajoutant qu'une majorité de provinces devraient enregistrer une croissance positive au deuxième trimestre et atteindre le niveau d'avant l'épidémie au cours du troisième ou quatrième trimestre.
De son côté, M. Ying a dit penser que la croissance économique dans les régions côtières et centrales reviendra à la normale plus lentement que dans les régions de l'ouest, car les premières sont confrontées à des risques plus élevés de cas de virus importés et dépendent davantage de la demande extérieure. Il a en conséquence appelé à approfondir les réformes et les modernisations industrielles pour faire face aux risques de baisse engendrés par les incertitudes externes, rappelant que la numérisation a aidé le secteur des services à faire preuve d'une « résilience inattendue » malgré le choc du COVID-19.
« Comme les services traditionnels comme la restauration et l'hébergement ont particulièrement souffert, la résilience provient principalement de la forte croissance des services liés à Internet », a-t-il déclaré.
Enfin, d'après des responsables, la valeur ajoutée créée par les services de transmission d'informations, de logiciels et de technologies de l'information de la Chine a augmenté de 13,2% d'une année sur l'autre au cours du premier trimestre. Le secteur a progressé de près d'un tiers au cours de la même période dans la province du Hunan, qui a enregistré parmi les meilleurs résultats économiques au premier trimestre bien qu'ayant été gravement touchée par l'épidémie.