Dernière mise à jour à 10h26 le 16/05
La Chine et la Russie devraient approfondir leur coopération dans le secteur des centrales nucléaires, un contrat général portant sur la construction des tranches 3 et 4 de la centrale nucléaire de Xudabao devant bientôt être signé.
Un communiqué publié le 13 mai soir par China National Nuclear Corp, la société nationale d'énergie nucléaire, a annoncé que ses filiales et la société russe Atomic Energy Corporation, ou Rosatom, signeront dans un avenir proche un contrat général portant sur la construction en collaboration de deux réacteurs VVER-1200 russes dans la centrale de Xudabao, située dans la province du Liaoning (nord-est de la Chine), pour une valeur totale d'1,7 milliard de dollars.
Dans le cadre de cet accord, la construction de la tranche 3 de la centrale nucléaire de Xudabao devrait commencer en octobre 2021, puis celle de la tranche 4 en août 2022. La période de construction d'une unité dure 69 mois et l'intervalle de construction entre les deux est de 10 mois.
La construction des deux unités fait partie de l'accord conclu par la Chine et la Russie pour la construction de quatre réacteurs nucléaires en Chine pour un coût estimé à quelque 3,62 milliards de dollars, le plus important accord sur l'énergie nucléaire conclu entre les deux pays au cours de la dernière décennie.
En vertu de cet accord, la Russie devrait construire quatre réacteurs VVER-1200 de génération 3-Plus en Chine : deux à la centrale de Xudabao dans le Liaoning et deux autres à Tianwan dans la province du Jiangsu (est de la Chine), et dont les travaux devraient démarrer en 2021 et 2022.
Les analystes estiment que les efforts de la Chine dans le domaine de l'énergie nucléaire vont entrer dans une période particulièrement active après une interruption de trois ans. Quelques projets devraient être mis en service ou démarrés cette année. La Chine a approuvé pour la dernière fois un projet nucléaire en décembre 2015 et avait depuis suspendu les autorisations pour la construction de réacteurs nucléaires.
L'Administration nationale de la sûreté nucléaire a approuvé le 8 avril le débogage de deux unités de la centrale nucléaire de Fuqing, après que le ministère de l'Écologie et de l'Environnement a publié le permis d'exploitation des unités 1 et 2 de la centrale nucléaire de Taishan le 4 avril, le plus grand projet de coopération entre la Chine et la France dans le secteur de l'énergie, avec deux unités EPR de 1 750 mégawatts dans sa première phase de construction.
De son côté, Liu Hua, chef de l'administration nationale de la sûreté nucléaire, a confirmé plus tôt que la construction de projets nucléaires reprendra cette année après un arrêt des approbations qui a duré trois ans.
Selon Joseph Jacobelli, analyste en énergétie indépendant et PDG de Joule Power, producteur d'énergie propre, la Chine souhaite explorer toutes les technologies disponibles, y compris l'AP1000 de Westinghouse Electric, l'EPR de conception française et le VVWE 1200 russe.
« La Chine ne veut pas uniquement de la technologie nucléaire russe de nouvelle génération. Les opérateurs du pays ont cherché et continueront de chercher une variété d'options », a-t-il déclaré, ajoutant que « La Chine souhaite une augmentation substantielle de sa capacité nucléaire installée dans les décennies à venir, mais elle veut aussi assurer un développement efficace et sûr afin qu'il reste ouvert à toutes les solutions et ne se concentre pas sur un seul type de technologie ».
Les centrales nucléaires peuvent aider la Chine à atteindre son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, en fournissant aux consommateurs une énergie sans pollution de l'air à moindre coût, a-t-il souligné.