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Qu'y a-t-il derrière les « mesures tarifaires » de la Chine ?

le Quotidien du Peuple en ligne | 15.05.2019 11h03

La Chine a décidé d'imposer des droits de douane de 25%, 20% et 10% sur certains produits américains à compter du 1er juin, a annoncé la Commission des droits de douane du Conseil des affaires d'Etat -le gouvernement chinois- dans un communiqué publié le 13 mai.

Ces nouveaux droits de douane viseront des biens américains d'une valeur de 60 milliards de dollars, a indiqué le communiqué, ajoutant que les produits soumis à un plafond tarifaire de 5% ne seront pas affectés par cette nouvelle série de droits de douane.

La forte opposition de la Chine aux frictions commerciales

La Chine a depuis longtemps reconnu que l'introduction de droits de douane par les États-Unis est en fait une sorte de stratégie de jeu visant à « niveler par le bas ». C'est un geste qui va à l'encontre de la tendance actuelle, de l'opinion publique, et ne finira en fin de compte que vainement.

« La Chine s'oppose fermement à la hausse des droits de douane, ce qui ne peut ni résoudre le problème commercial ni profiter aux deux parties et au monde », a déclaré Liu He, vice-Premier ministre chinois et chef de la délégation commerciale chinoise, à l'issue du dernier cycle de consultations à Washington. Il a également exprimé sa confiance dans les capacités de l'économie chinoise à supporter la pression due aux tensions commerciales.

« La position de la Chine a toujours été cohérente et claire, c'est-à-dire qu'elle s'oppose de manière ferme à des droits de douane supplémentaires unilatéraux », a de son côté dit Gao Feng, porte-parole du ministère du Commerce de la Chine. « Il n'y a pas de gagnant dans les frictions commerciales, ce qui ne correspond pas aux intérêts des deux parties ainsi qu'à ceux du monde », a noté M. Gao.

Selon un communiqué publié par l'ambassade de Chine aux États-Unis, la Chine ne veut pas d'un conflit commercial, mais elle n'a pas peur d'en mener une.

Les douleurs américaines

Dans un éditorial publié le 10 mai à la suite de la décision de Washington d'augmenter les droits de douane sur des marchandises chinoises pour une valeur de 200 milliards de dollars, le New York Times a qualifié ces droits de « nouvelle taxe sur les Américains », affirmant que ces droits supplémentaires seront finalement payés par les entreprises ou la poche même des acheteurs.

Larry Kudlow, président du Conseil économique national américain, a reconnu dans une interview accordée le 13 mai que les États-Unis vont souffrir des droits de douane, contredisant ainsi l'affirmation de Donald Trump selon laquelle ses tarifs représentent pour l'essentiel un paiement à sens unique de plusieurs milliards de dollars par la Chine au Trésor américain.

Jon Taylor, professeur de sciences politiques à l'Université St. Thomas de Houston, estime quant à lui que l'attitude de la Chine à l'égard de cette hausse des droits de douane impliquait que la Chine ne tolérerait rien de moins qu'une position égale dans les négociations. Selon lui, la seule voie à suivre est la coopération et la consultation fondées sur le respect des préoccupations fondamentales de chacun.

Davie Stephens, président de l'Association américaine du soja (American Soybean Association, ASA), a déclaré dans un communiqué que les producteurs de soja américains se trouvaient dans le collimateur des contre-mesures chinoises, et que prolonger la bataille serait encore plus dommageable.

Une baisse des actions américaines

Dans le sillage des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, les actions américaines ont plongé le 13 mai. Le Dow Jones a ainsi chuté de plus de 700 points, le S&P 500 a baissé de 2,72% et le Nasdaq de 3,53%. L'indice S&P 500 a enregistré sa plus forte baisse depuis le 3 janvier. À 11 h 38, heure de New York, Boeing avait perdu 3,7%, Caterpillar Inc. avait reculé de 4,8% et Apple Inc. avait perdu 5,1%.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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