La « théorie de l'avantage tarifaire », une pure absurdité

À l'occasion du onzième cycle de consultations économiques et commerciales de haut niveau entre la Chine et les États-Unis, les États-Unis ont annoncé qu'ils augmenteraient les droits de douane de 10 à 25% sur des marchandises chinoises importées aux États-Unis d'une valeur de 200 milliards de dollars, ce qui a gravement entravé le processus de consultations économiques et commerciales entre la Chine et les États-Unis. La partie américaine a même présenté simultanément une « théorie de l'avantage tarifaire » pour dissimuler l'impact grave de cette action sur l'économie américaine. Rien d'étonnant dans ces conditions que les Américains n'avalent pas cette nouvelle couleuvre, et qu'une forte opposition à la hausse des droits s'est pour la première fois exprimée aux États-Unis.

La « théorie de l'avantage tarifaire » une sorte d'ignorance ou un camouflage ?

Depuis « La guerre commerciale, c'est très bien » de l'année dernière, on est passé aujourd'hui à diverses proclamations comme « la Chine paie d'énormes droits de douane aux États-Unis ... ces énormes taxes seront directement remises au Trésor américain ». « Ces taxes apporteront plus de richesses à notre pays que les plus incroyables des contrats, et en plus, c'est plus facile et plus rapide », « La Chine ralentira considérablement, nous accélérerons automatiquement »... Aux yeux de certains responsables américains, l'imposition de droits de douane est comme une manne bienfaisante qui tombe du ciel et qui ne demande pas de temps ; l'imposition de droits de douane ne fait qu'affaiblir l'adversaire et ne fait pas de mal à soi-même. Certaines personnes continuent à s'en servir pour créer l'illusion que l'économie américaine prospère grâce aux augmentations de droits. Pour reprendre l'évaluation des médias internationaux, il ne s'agit que d'un autre exemple de la volonté des États-Unis de « remporter la victoire à partir de rien ».

Selon un document de recherche publié par le National Bureau of Economic Research, les droits de douane imposés par les États-Unis à leurs partenaires commerciaux en 2018 et les tarifs de rétorsion imposés aux États-Unis par les autres pays ont fait perdre 7,8 milliards de dollars à l'économie américaine. Les droits de douane font supporter aux consommateurs et producteurs américains un coût annuel de 68,8 milliards de dollars. Selon une étude du cabinet américain de conseil aux entreprises Global Trade Partnership, des droits de douane de 25% sur les exportations chinoises vers les États-Unis, ainsi que sur les produits en acier et en aluminium importés, entraîneront une perte de 934 000 emplois par an aux États-Unis. Et un rapport récent du journal britannique Financial Times a souligné que les milieux d'affaires américains ont été très déçus de voir les États-Unis déterminés à imposer des droits de douane plus élevés sur les importations chinoises à destination des États-Unis au lieu de chercher de parvenir à un accord pour mettre fin à la guerre commerciale entre les deux pays.

La théorie américaine de l'« avantage des droits de douane » prétend être une situation dans laquelle les augmentations de droits équivalent à retirer de l'argent de la poche de la Chine et où certains Américains engrangent des bénéfices. Cependant, dans les faits, la situation est tout autre : les importateurs et les détaillants américains ont une capacité limitée à assimiler ces droits, et les augmentations de droits se refléteront inévitablement dans le segment des dépenses de consommation finale. Le gouvernement américain compte que les entreprises trouveront d'autres sources d'importation, mais à cela, de nombreux entrepreneurs américains ne peuvent que hausser les épaules et écarter les mains : les produits chinois sont bon marché et ne peuvent être achetés qu'en Chine, et la hausse des coûts accrus ne pourra finalement qu'être transférée sur les consommateurs. Des économistes de la Banque fédérale de réserve de New York, de l'Université de Princeton et de l'Université de Columbia ont constaté que l'augmentation des droits coûtait 4,4 milliards de dollars par mois aux consommateurs et aux importateurs américains, et que les recettes douanières perçues par les États-Unis étaient « insuffisantes pour compenser les pertes subies par les consommateurs qui achètent des produits importés ». Cela revient à prendre l'argent dans les poches des consommateurs américains et affirmer que de jolis billets verts tombent du ciel comme de la pluie. Mais les portefeuilles des consommateurs américains sont à plat. Comment pourraient-ils gober pareille histoire ?

Dans le monde d'aujourd'hui, personne ne peut faire ce qu'il veut. Les États-Unis veulent imposer des droits de douane aux autres, mais en ce cas les autres ne peuvent rester indifférents et doivent à leur tour mettre en œuvre des contre-mesures. La douleur causée par ces nouveaux droits de douane aux États-Unis est évidente. De nombreux agriculteurs américains vivent des « moments économiques difficiles ». Le gouvernement américain a annoncé l'année dernière l'octroi de subventions agricoles d'une valeur de 12 milliards de dollars, mais il ne s'agit que d'une goutte d'eau par rapport aux pertes causées par la hausse des coûts de production et la réduction des exportations. « Nous n'y arrivons plus », tel est le cri de détresse lancé par de nombreux agriculteurs et propriétaires d'entreprises américains. « Au cours des 10 derniers mois, ce sont les États-Unis et non la Chine qui ont payé le prix fort de la guerre commerciale ». Selon un récent communiqué d'un groupe de lobbying représentant plus de 150 organisations de commerce de détail, de technologie, de fabrication et d'agriculture aux États-Unis « Les droits nuisent à l'Amérique profonde ». « L'augmentation des droits de douane ne fera que punir les agriculteurs, les entreprises et les consommateurs américains ». Cependant, les décideurs américains ont jusqu'ici fait la sourde oreille à ces appels.

S'il y a bien une évidence, c'est que cette chansonnette de la « théorie de l'avantage tarifaire » ne revient qu'à se leurrer. Essayer de résoudre le problème des frictions commerciales sino-américaines en augmentant les droits de douane ou en menaçant de le faire, c'est faire totalement fausse route, ce pari hasardeux sur les droits de douane conduira inévitablement à des célébrations vides de sens. Les États-Unis seraient mieux inspirés d'avoir la sagesse de garantir leurs propres intérêts, ils devraient choisir d'aller de pair avec la partie chinoise et de résoudre le problème par le biais de consultations sur la base du respect mutuel, de l'égalité et des avantages mutuels.