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Une compagnie d'hélicoptères donne des ailes à des étudiants pauvres du Tibet

le Quotidien du Peuple en ligne | 16.08.2018 11h08
Une compagnie d'hélicoptères donne des ailes à des étudiants pauvres du Tibet
Un hélicoptère de Lhasa Snow Eagle General Aviation survole la rivière Lhassa, dans la région autonome du Tibet. (He Penglei / China News Service)

Chenre Yeshe, âgée de 21 ans, est l'une des neuf enfants de la famille d'un berger du comté de Damshung, à Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet. Son nouveau travail en tant que pilote d'hélicoptère a fait d'elle la fierté de son village natal.

« Un jour, j'ai ramené un hélicoptère dans le comté de Damshung, et les gens de mon village ont dit que j'étais comme une fée volant dans le ciel bleu, et que j'étais la fierté de Damshung », a-t-elle dit.

Chenre Yeshe est la première femme pilote de Lhasa Snow Eagle General Aviation, une coentreprise fondée par le gouvernement de Lhassa et Ruo'er General Aviation Development Group -plus connu sous le nom de Ruohang- une société de Nanjing, capitale de la province du Jiangsu, dans l'est de la Chine.

Snow Eagle a commencé avec quatre hélicoptères en avril. La société envisage à présent de construire une flotte de 32 hélicoptères au Tibet pour le tourisme, l'aide d'urgence et les patrouilles de protection de l'environnement, un nombre qui devrait atteindre 200 à long terme.

Ses hélicoptères ont déja effectué 4 000 voyages au-dessus du plateau du Qinghai-Tibet, et le président de Ruohang, Lyu Yong, a déclaré qu'il s'attendait à un total de 30 000 voyages cette année.

La société a recruté 28 étudiants dans son premier groupe, dont 16 femmes provenant d'écoles professionnelles et d'universités. Tous viennent de familles pauvres. Les candidats ont été formés à Suzhou, dans le Jiangsu, à environ 4 000 kilomètres de Lhassa.

« Jusqu'à présent, 15 pilotes et agents de maintenance ont terminé leur formation et ont commencé à travailler », a précisé M. Lyu. « Lorsque mon entreprise a démarré ses activités à Lhassa, nous avons dit aux recrues de familles démunies que leur formation était gratuite ».

C'est le vice-maire de Nanjing, Hu Hong, qui a été envoyé travailler à Lhassa en 2015, qui a conseillé à la compagnie d'établir une antenne au Tibet.

« Le but est de former les populations locales à devenir des pilotes et à saisir les opportunités d'un tourisme en plein essor », a-t-il dit. « L'entreprise embauche également des éleveurs pour recueillir des informations météorologiques, ce qui représente une source de revenus supplémentaires pour eux ».

Chenre Yeshe a étudié dans une école professionnelle de Lhassa avant d'être admise au programme de formation des pilotes. « Quarante de mes camarades de classe ont postulé, et j'ai été la seule à me qualifier », a-t-elle dit.

Elle a commencé à travailler quand elle était encore au collège. « A cette époque, je gagnais 50 yuans (7,50 dollars) par jour en transportant des pierres pour la construction de routes », a-t-elle dit. « Quand je suis allée demander un emploi, on m'a dit que j'étais trop jeune et trop faible, j'ai supplié le patron de me laisser essayer pendant une journée sans me payer et j'ai finalement obtenu mon emploi à temps partiel ».

Chenre Yeshe gagne maintenant 14 600 yuans par mois. Elle ne garde que 600 yuans pour elle et donne le reste à ses parents.

« Il y a une quinzaine d'années, ma sœur aînée avait eu de bonnes notes à l'examen national d'entrée à l'université et elle y avait été admise, mais ma mère était alors malade et avait besoin d'argent pour une opération. Ma sœur a abandonné l'université et travaillé à Lhassa », dit-elle. « Je suis heureuse d'aider ma famille aujourd'hui ».

Le collègue de Chenre Yeshe, Gyatso, âgé de 24 ans, est diplômé de l'Université du Tibet. « Je rêvais de devenir pilote depuis mon enfance », a-t-il dit. « Quand j'ai eu mon diplôme, j'ai d'abord eu l'intention de devenir professeur d'informatique, mais cette opportunité s'est présentée et j'ai été ravi de pouvoir poursuivre mon rêve ».

« M. Lyu ne pensait pas que je pourrais devenir un bon pilote, alors je suis allé le voir plusieurs fois pour lui dire à quel point je voulais en devenir un. Il m'a finalement offert une occasion ».

Baima Yangzom, qui a grandi dans un orphelinat à Lhassa, est une autre nouvelle employée de Snow Eagle. Elle a perdu une partie d'un de ses doigts en aidant sa grand-mère à travailler à la ferme quand elle était petite.

« C'est vraiment triste que je ne puisse pas devenir pilote, mais travailler dans le domaine de l'entretien du terrain me suffit », a-t-elle déclaré.

Snow Eagle recrute à présent un deuxième groupe de pilotes stagiaires, à Lhoka.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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