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Le président de Samsung accusé d'évasion fiscale

le Quotidien du Peuple en ligne | 13.02.2018 08h56

Le président de Samsung, le plus grand conglomérat de Corée du Sud, malade et âgé de 76 ans, est accusé d'évasion fiscale, dans ce qui constitue la dernière en date des infortunes du géant mondial de la technologie. Lee Kun-hee, frappé d'incapacité depuis une crise cardiaque en 2014 et qui se trouve dans un hôpital de Séoul, est soupçonné d'avoir soustrait au fisc 7,5 millions de dollars d'impôts et d'avoir utilisé des comptes bancaires d'autres personnes qui détenaient plus de 350 millions de dollars, a annoncé la police sud-coréenne. Elle a renvoyé l'affaire devant les procureurs, qui vont inculper le magnat en difficulté pour évasion fiscale.

M. Lee est également accusé de détournement de fonds, car la police pense que des fonds de Samsung C&T, l'unité de construction du groupe, ont été détournés pour des rénovations intérieures de la résidence de M. Lee dans le centre de Séoul. Mais le patriarche de Samsung ne fera pas face à l'accusation de détournement de fonds, car la police ne peut pas l'interroger du fait de son état de santé actuel qui l'empêche de répondre aux questions. Ce nouveau développement intervient quelques jours après que son fils et héritier, Lee Jae-yong, ait été libéré de prison avec une condamnation avec sursis pour corruption de l'ancienne présidente du pays. Sa libération a été beaucoup critiquée en Corée du Sud comme un autre exemple d'une justice faisant preuve de clémence envers les hommes d'affaires les plus puissants du pays. Certains critiques ont dit que la police a tout simplement déterré la nouvelle affaire et l'a rendue publique pour apaiser le public en colère après le verdict indulgent en faveur de l'héritier de Samsung.

« Le sentiment public sur le verdict de Lee est très mauvais et les autorités ont dû montrer leur détermination envers la réforme des entreprises d'une manière ou d'une autre », a déclaré Park Ju-geun, chef du groupe de recherche CEO Score. « Il est important que les autorités maintiennent la pression sur Samsung pour améliorer sa gouvernance, avant les élections locales plus tard cette année ». En 2009, l'aîné des Lee avait déjà été condamné pour évasion fiscale, mais ensuite gracié par le président de la Corée du Sud. Suite à cette décision, il a joué un rôle déterminant dans le lobbying en faveur des Jeux Olympiques d'hiver en Corée du Sud. L'affaire, couplée à la libération de Lee Jae-yong, devrait intensifier les appels à la réforme des chaebol, les grands conglomérats industriels familiaux ; en Corée du Sud car le public reste insatisfait de l'absence de progrès depuis la prise du pouvoir par le président Moon Jae-in en mai dernier malgré la demande de celui-ci pour une meilleure gouvernance des entreprises.

Selon la police, M. Lee et l'un de ses cadres chez Samsung ont esquivé les impôts en 2007-10 en cachant ses actifs dans 260 comptes bancaires ouverts sous les noms de 72 cadres de Samsung. Ils ont ajouté qu'environ 3 milliards de wons (2,8 millions de dollars) de fonds de la société ont été détournés en 2008-14, Samsung C&T ayant payé des frais de rénovation de la famille contrôlant le groupe. Lee Jae-yong a officiellement repris ses activités en assistant à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques d'hiver, le 9 février à Pyeongchang. De son côté, Samsung Electronics s'est refusé à tout commentaire sur les dernières accusations portées contre son président. 

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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