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Pourquoi les dirigeants européens "défilent" en Chine en ce début 2018?

Xinhua | 12.02.2018 08h32

La diplomatie de la Chine a connu une "saison européenne" en ce début d'année : le point commun entre les hôtes de marque étrangers récemment reçus par le président chinois Xi Jinping est que tous venaient d'Europe.

Selon certains analystes, ces visites effectuées par des dirigeants européens dans le sillage du 19e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) avaient des causes à la fois économiques et stratégiques. Elles montrent que l'Europe accorde de plus en plus d'importance à l'influence de la Chine, tout en exprimant une vive volonté de coopérer davantage avec ce pays.

Le président français Emmanuel Macron, qui était en Chine du 8 au 10 janvier, est devenu le premier chef d'Etat étranger à effectuer une visite d'Etat dans le pays en 2018. Du 7 au 13 janvier, des dirigeants de parlements de pays nordiques et d'états baltes ont effectué une visite conjointe dans le pays. La Première ministre britannique, Theresa May, a conclu le 2 février sa visite officielle de trois jours en Chine. Les 7 et 8 février, c'était au tour du roi Willem-Alexander des Pays-Bas d'y réaliser une visite de travail.

Les visites successives de dirigeants européens en Chine contredisent la soi-disant "menace chinoise".

La Chine s'est engagée à promouvoir l'édification d'un nouveau type de relations internationales et d'une communauté de destin pour l'humanité lors du 19e Congrès national du PCC. De l'avis de certains observateurs, si les dirigeants européens ont successivement effectué des visites en Chine à ce moment précis, c'est parce qu'ils souhaitent mieux comprendre l'esprit du congrès et l'orientation politique de la Chine à travers une communication en tête à tête, et rechercher des opportunités de coopération.

Alors que l'Europe traverse actuellement une période confuse en matière de stratégie, la croissance économique et l'influence croissante dans les affaires internationales de la Chine offrent de bonnes opportunités de coopération à certains pays européens, a estimé Cui Hongjian, directeur du département pour les études européennes de l'Institut des études internationales de Chine.

La visite de M. Macron vise à rechercher un positionnement innovant dans les relations sino-françaises et sino-européennes. Quant à Mme May, elle espère compenser les pertes causées par la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne en développant ses relations avec la Chine, afin de préciser les projets diplomatiques, économiques et commerciaux de son pays pour l'avenir, a estimé M. Cui.

"Qu'ils considèrent la Chine comme rival ou comme un partenaire sincère, les pays européens ont suivi de très près le développement de la Chine et ont renforcé les échanges avec le pays. Ils souhaitent mieux connaître la Chine, rechercher une coopération et gérer les différends à travers les échanges", a-t-il ajouté.

Selon Wang Yiwei, titulaire de la Chaire Jean Monnet et professeur de l'Université du peuple de Chine, cette année marque le 40e anniversaire de la réforme et l'ouverture de la Chine. Le pays continuera à promouvoir son ouverture globale vers l'extérieur, et tous les pays espèrent bénéficier des dividendes apportés par la réforme chinoise et élargir leur présence sur le marché chinois.

D'ailleurs, "la Ceinture et la Route" constitue un mot clé de la coopération sino-européenne. Depuis le lancement de cette initiative, les trains de marchandises Chine-Europe et le chemin de fer Hongrie-Serbie se développent sans cesse, les pays européens ayant exprimé leur volonté d'approfondir la coopération avec la Chine, notamment en renforçant l'interconnectivité.

Lors de son séjour en Chine, M. Macron a déclaré que l'initiative "la Ceinture et la Route" était conforme aux intérêts de la France et de l'Europe, et qu'elle revêtait une importance stratégique. "La France souhaite jouer un rôle actif dans l'initiative 'la Ceinture et la Route'", a-t-il affirmé.

Le gouvernement britannique et Mme May ont exprimé à plusieurs reprises leur soutien à l'initiative "la Ceinture et la Route". Lors de sa dernière visite en Chine, la Première ministre a indiqué que le Royaume-Uni était prêt à promouvoir la coopération avec la Chine dans le cadre de l'initiative. En mai dernier, le pays a spécialement dépêché son ministre des Finances, Philip Hammond, afin qu'il assiste au Forum de l'initiative "la Ceinture et la Route" pour la coopération internationale.

Lors de sa rencontre avec le président chinois, le roi Willem-Alexander des Pays-Bas a déclaré que son pays avait toujours attaché une grande importance au développement de ses relations avec la Chine et souhaitait participer activement à la construction de "la Ceinture et la Route". Après son arrivée à Beijing, le roi s'est rendu immédiatement à l'ambassade des Pays-Bas en Chine pour écouter une présentation sur "la Ceinture et la Route".

Cette année marque le 15e anniversaire de l'établissement du partenariat stratégique global entre la Chine et l'Europe. Selon des experts, les deux parties ont des intérêts communs et constituent l'un pour l'autre des partenaires importants, notamment en ce qui concerne la gouvernance mondiale, la lutte contre le changement climatique et le terrorisme.

"Les pays européens 'regardent vers l'est', c'est un choix inévitable compte tenu de facteurs internes et externes. Le renforcement de la coopération entre la Chine et l'Europe bénéficiera aux deux parties", a souligné M. Wang.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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