La croissance économique chinoise va apporter au monde de nouvelles opportunités de développement, particulièrement en matière de coopération dans la zone Eurasie, estime un officiel russe.
Boris Titov, président du Comité d'amitié russo-chinois pour la paix et le développement, juge dans une interview à Xinhua que "le rythme économique chinois est irrésistible et sa croissance va apporter de nouvelles opportunités de développement pour l'économie mondiale, y compris pour la Russie".
La Chine est devenue la deuxième économie mondiale en terme de produit intérieur brut (PIB) nominal, note M. Titov, ajoutant que la principale caractéristique de la "nouvelle norme" de l'économie chinoise était la transformation de son mode de développement.
En vertu de cette "nouvelle norme", cette économie tournée vers l'exportation doit désormais se recentrer sur la stimulation de la consommation intérieure, ce qui permettra en retour à la Chine d'exprimer tout son potentiel. Toutefois, observe M. Titov, une part encore importante des investissements chinois doit toujours trouver sa place sur les marchés étrangers pendant que son économie domestique continue de croître.
Le projet chinois de la Ceinture économique de la Route de la Soie est propice au développement des infrastructures des pays de la zone Eurasie, selon ce responsable russe pour qui la principale caractéristique de cette stratégie est un partage des avantages pour tous.
"Elle ne portera aucun préjudice aux intérêts des pays concernés. Au contraire, elle aidera ces pays à développer leur propre économie et c'est pourquoi ces derniers soutiennent vivement cette stratégie", dit M. Titov.
Concernant les relations bilatérales Beijing-Moscou, le responsable russe estime que le secteur de l'énergie est crucial dans la coopération économique russo-chinoise, jugeant par ailleurs que la coopération au niveau des petites et moyennes entreprises (PME) était également prometteuse.
Il a relevé à ce sujet qu'un forum bilatéral consacré aux PME a connu un vrai succès en avril dernier à Beijing. Pour lui, la croissance économique de la Chine va donner une impulsion au développement des PME russes et aider son pays à sortir plus tôt que prévu de la récession.
Selon des statistiques officielles, les investissements chinois en Russie n'ont cessé d'augmenter ces dernières années. Les investissements directs, y compris via des pays tiers, totalisaient 33 milliards de dollars en date de 2014.
Illustration de cette coopération, le 19e Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), qui s'est ouvert jeudi, a vu un groupe de sociétés russes et chinoises signer un contrat ouvrant la voie à des études préliminaires et de conception de la future ligne à grande vitesse (LGV) Moscou-Kazan.
Cette liaison de 770 km est considérée par la Russie comme un projet de développement d'infrastructures majeur. Devant coûter plus de 20 milliards de dollars et être achevée en 2018, la LGV réduira spectaculairement la distance entre la capitale russe et Kazan, le trajet passant de 14 heures à trois heures trente. Elle s'insèrera par ailleurs dans le projet plus large de liaison grande vitesse entre Moscou et Beijing.
Outre cette ligne ferrée, les deux pays travaillent également sur de grands projets communs comme des gazoducs transfrontaliers, des avions gros-porteurs et une stratégie de développement pour l'Extrême-Orient.
La Chine et la Russie ne cessent d'injecter des fonds dans ces projets de coopération. Les banques centrales des deux pays ont signé en octobre dernier un accord de swap de devises de 150 millions de yuans/815 milliards de roubles (24 milliards de dollars). Le montant des devises en yuans utilisées dans les échanges commerciaux bilatéraux par la filiale russe de la Bank of China a été multiplié par plus de six.
La Banque nationale de développement de Chine, un organisme d'Etat qui finance les investissements des sociétés chinoises à l'étranger, a signé en mai dernier des accords de coopération avec trois grandes banques russes afin de financer d'importants projets de coopération et de développement en Extrême-Orient.
Beijing et Moscou ont également accru leur coopération financière au sein de plateformes multilatérales telles que le Fonds de la Route de la Soie et la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII).
Sous la supervision directe des dirigeants de deux pays, ces investissements et cette coopération financière sont devenus un nouveau faisceau de croissance au sein du partenariat global de coopération stratégique bilatéral. Les échanges commerciaux devraient atteindre 100 milliards de dollars en 2015 après un pic historique de 95,3 milliards en 2014.