Selon trois responsables de l’industrie familiers de la situation qui se sont exprimés jeudi, la Chine pourrait procéder à la fusion de ses deux plus grandes compagnies d'électricité nucléaire, alors qu’elle cherche à décrocher des contrats sur les marchés étrangers.
Xu Lianyi, ancien responsable gouvernemental et consultant dans cette industrie, a ainsi déclaré que des projets visant à fusionner la China National Nuclear Corp et la China General Nuclear Power Corp ont déjà été soumis à la Commission d'administration et de contrôle des actifs appartenant à l'Etat (SASAC).
Les deux sociétés ont été délibérément créées en tant que concurrentes pour concourir pour des projets en Chine et à l'étranger. Mais à l’invitation du gouvernement, elles ont collaboré sur une marque unique de réacteur, le Hualong I, avec l'intention de le commercialiser à terme à l'étranger.
« La fusion entre CGN et CNNC est inévitable », a déclaré M. Xu, qui a ajouté que les propositions ont reçu un fort soutien de la part du gouvernement.
Xu Lianyi est aujourd’hui expert de haut niveau chez State Nuclear Power Technology Corp (SNPTC), une société qui construit et développe une technologie nucléaire de troisième génération, dont le réacteur AP1000 de la société américaine Westinghouse Electric Corp.
M. Xu a confirmé que la SASAC examine également une autre fusion impliquant la SNPTC et l'un des cinq plus grands producteurs d’électricité du pays, Power Investment Corp.
Cependant, les responsables de la SASAC et de la CNNC ont dit qu'ils n’étaient pas au courant de la fusion. Quant à la CGN, elle n’a pour l’heure pas souhaité s’exprimer.
L'année dernière, CNNC et CGN ont fait une offre conjointe visant à prendre une participation allant jusqu'à 40% dans un projet de réacteur à Hinkley Point en Grande-Bretagne.
Le premier réacteur Hualong I devrait bientôt recevoir l’autorisation de construction, les médias locaux disant qu'il devrait être bâti dans la Province du Fujian.
Deux autres responsables de l'entreprise nucléaire ont confirmé les propositions de fusion jeudi, l’un d’entre eux disant que qu’il était « ridicule » que les entreprises soient en concurrence l’une avec l’autre pour des projets de réacteurs à l'étranger.