Dernière mise à jour à 10h40 le 12/10
Le Conseil des affaires d'État -le gouvernement chinois- a approuvé le 10 octobre la huitième liste de sites du patrimoine culturel national chinois placés sous protection clé, qui comprend 762 nouvelles entrées, a annoncé le même jour à la presse l'Administration nationale du patrimoine culturel.
Faisant écho au 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, de nouveaux sites clés témoignant de l'histoire récente ont été ajoutés par rapport aux listes précédentes. Par exemple, 40 nouvelles inscriptions datent d'après 1949. À titre de comparaison, seuls 22 sites de la même période figuraient sur les listes précédentes.
(Xinhua/Zhang Duan)
« La nouvelle liste reflète mieux le développement de la société chinoise », a déclaré Song Xinchao, directeur adjoint de l'administration. « De nombreux sites industriels, militaires et agricoles, qui étaient auparavant considérés comme des patrimoines culturels moins importants, ont cette fois été reconnus ».
« Ces témoins des grandes réalisations de notre pays au cours des 70 dernières années inspireront davantage la confiance de la population », a-t-il ajouté.
Les nouvelles inscriptions concernent le premier réacteur nucléaire chinois construit en 1955 à la périphérie de Beijing ; la gare de Beijing, construite en 1959; le site du village de Xiaogang dans la province de l'Anhui (est de la Chine), qui fut un berceau de la réforme et de l'ouverture de l'agriculture en 1978 ; et quelques chantiers industriels qui ont marqué le développement économique des premières années de la République populaire de Chine.
Toutefois, a souligné M. Song, l'architecture ancienne joue toujours un rôle clé dans la liste, avec 280 nouveaux sites, dont 60 datant d'avant la dynastie Yuan (1271-1368). De même, trois salles d'examen utilisées pendant la période impériale ont été ajoutées à la liste et un complexe d'anciens moulins de la province du Yunnan est devenu la première entrée de ce type.
« La liste se concentre également davantage sur des constructions anciennes de zones habitées par des groupes ethniques non-Han », a ajouté M. Song. « Les anciennes communautés résidentielles des groupes ethniques Naxi, Tibétain, Yao et Lisu reflétaient une sagesse exceptionnelle en architecture ».
Par ailleurs, selon M. Song, 54 sites archéologiques sur 197 de la huitième liste ont été découverts au cours des cinq dernières années. « Ces sites, qui sont essentiels pour étudier les origines et le développement de la civilisation chinoise et de notre pays, ont besoin d’être protégés à temps », a-t-il déclaré.
Ces sites comprennent les barrages des ruines archéologiques de Liangzhu dans la province du Zhejiang (est de la Chine), qui font partie d'un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO datant de 5 000 ans, et les ruines d'un sanctuaire de la dynastie Jin (1115-1234) vénérant le dieu des monts Changbai dans la province du Jilin (nord-est de la Chine). Quelques anciennes épaves de navires dans la mer de Chine méridionale ont également été reconnues pour leur révélation d'une Route de la Soie maritime en plein essor.
Selon Liu Yuzhu, directeur de l'Administration du patrimoine culturel national, l'application récente du statut de protection clé au niveau national a commencé en juillet 2018, attirant la candidature de 3 123 sites. Un panel d'experts, comprenant 99 membres de 56 institutions, a effectué les sélections.
La première liste de sites du patrimoine culturel de niveau national a été publiée en 1961 et les huit listes combinées comprennent 5 058 entrées. La province du Shanxi (nord de la Chine), qui compte 530 sites sur les listes, est en tête de toutes les régions administratives de niveau provincial. Viennent ensuite les provinces du Henan (est de la Chine), du Hebei (nord de la Chine), du Zhejiang (est de la Chine) et du Shaanxi (nord-ouest de la Chine).
Faire partie de la liste signifie une réglementation plus stricte des sites et un soutien plus fort des unités de conservation.
« Il y aura une "ligne rouge" pour leur sécurité, qui sera prise en compte dans le projet général des zones environnantes », a déclaré M. Liu. « Mais cela ne signifie pas qu'ils ne peuvent pas être utilisés pour servir la société moderne ».
« En partant d'une bonne protection, les expériences de gestion de différents ministères et secteurs sociaux sont les bienvenues pour revitaliser ces sites et profiter davantage aux communautés locales grâce au tourisme », a-t-il ajouté.