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Affaire du tweet de la NBA : une histoire de respect mutuel entre deux sociétés

le Quotidien du Peuple en ligne | 10.10.2019 22h00

Le 5 octobre, Daryl Morey, directeur général des Rockets de Houston de la Ligue américaine de basketball professionnel (NBA), a été attaqué en Chine pour avoir publié un slogan en faveur des extrémistes de Hong Kong sur son compte Twitter.

Les médias chinois et l'Association chinoise de basket-ball se sont fermement opposés aux propos déplacés de Daryl Morey sur Hong Kong, et de grandes marques chinoises ont par la suite successivement suspendu leurs échanges et leur coopération avec les Rockets.

Jusqu'à présent, Daryl Morey et la NBA ne se sont pas excusés, et le président de la NBA, Adam Shaw, a même répondu en soutenant celui-ci dans l'exercice de sa liberté d'expression.

I. La liberté d'expression et le politiquement correct

En Chine, défendre le caractère sacré de l'intégrité territoriale de la souveraineté nationale est absolument « politiquement correct ».

La première chose est de savoir comment parler de la liberté d'expression et de ses limites -même aujourd'hui en Occident, les discussions sur ce sujet sont sans fin.

1. Pourquoi il y a-t-il une liberté d'expression ?

La liberté d'expression est considérée comme un droit humain fondamental. Si on ne peut pas exprimer son opinion, il n'y a alors aucun moyen de mener des échanges publics et de participer à des débats politiques, et les mécanismes démocratiques ne seront pas maintenus. En ce sens, la liberté d'expression est un droit spécial des citoyens face au pouvoir politique. Protéger et encourager la liberté d'expression des citoyens, c'est limiter la puissance publique. Dans le même temps, Les tentatives du pouvoir public visant à restreindre la liberté d'expression individuelle peuvent également être très délicates et emprisonner la parole est considéré comme anti-démocratique.

Par conséquent, la liberté d'expression est principalement liée aux relations entre la société civile et le gouvernement / le pouvoir public.

2. Les restrictions à la parole : qu'est-ce qui touche la « liberté de parole » ?

Une question classique est la suivante : une entreprise ou une institution peut-elle limiter la parole de ses employés ? Cette restriction constitue-t-elle un frein à la liberté d'expression ? Après l'analyse précédente, la liberté d'expression définit principalement la relation entre la société civile et le pouvoir public. Par conséquent, d'un point de vue strict, seul le pouvoir public restreint la parole des citoyens, ce qui constitue une violation du principe de la liberté d'expression. Bien entendu, cette définition est pour partie légale et pour partie politique.

Une entreprise ou une institution (telle qu'un parti politique) ou une organisation peut restreindre le discours de ses membres. Il s'agit d'un acte volontaire de la part d'une personne participant à des associations et des groupes non gouvernementaux, sans pouvoir public. Par exemple, si les employés veulent exprimer leurs opinions, ils peuvent choisir de partir et de rejoindre d'autres organisations. Mais tant qu'ils sont employés dans cette organisation, qu'il s'agisse de la parole, des manières, de la tenue ou même du maquillage, ils doivent respecter les divers règlements internes, règlements et directives de cette entreprise.

Si un employé est puni ou même licencié par son agence pour avoir pris la parole, il peut la poursuivre en justice. Cette action en justice est également une action civile, qui peut être fondée sur le droit du travail, reprochant à l'employeur de s'être rendu coupable de discrimination, ou de violations d'autres lois, mais on ne pourra pas dire que l'employeur a violé la liberté d'expression sur un plan politique et légal.

Donc, Google peut licencier des ingénieurs qui publient des opinions relevant de discriminations fondées sur le sexe ou la race, mais Donald Trump ne peut pas ne peut pas envoyer de tweet pour demander à telle ou telle institution d'interdire un sujet donné.

3. Pourquoi devons-nous fixer certaines limites ou restrictions à la liberté d'expression ?

La liberté d'expression n'est pas absolue. Il y aura généralement des limites et des restrictions, comme l'incitation à la haine, la discrimination, la pornographie, la violence, la violation de la vie privée, la diffamation, etc., qui sont souvent interdites et inacceptables.

La restriction de la liberté d'expression repose essentiellement sur le principe de préjudice : il ne faut pas partir de la liberté de blesser autrui comme prémisse pour étendre et exercer sa liberté. Dans une société « libre », si la liberté de tous n'a pas de frontières, ce sera une véritable foire d'empoigne, ce qui entraînera une fragmentation sociale. Dans ce cadre, la définition des limites et des restrictions à la liberté d'expression est également liée à la protection des groupes vulnérables, car ceux-ci sont souvent désavantagés sur le plan de la parole et de l'opinion publique, de sorte qu'il est nécessaire de limiter le discours des groupes dominants. C'est également le mécanisme de base pour maintenir la solidarité et le bon fonctionnement de la société. Les restrictions imposées par les pays occidentaux à la parole dans les domaines du genre, de la race et de la religion sont souvent liées à cette logique.

4. Le politiquement correct et le politiquement incorrect

L'une des extensions associées à la liberté d'expression est le politiquement correct (et le politiquement incorrect).

Penser qu'un discours est politiquement incorrect signifie qu'il enfreint les limites, les restrictions et les tabous de la liberté d'expression. Le politiquement correct et le politiquement incorrect établissent des limites sûres et des « champs de mines » pour la parole, et c'est aux gens de prendre l'initiative d'éviter de franchir les limites, constituant ainsi une censure consciente. Par exemple, nous devons éviter de publier des sujets sensibles liés à la race, au sexe, aux croyances religieuses et aux groupes vulnérables, et éviter de nuire à autrui ou à des groupes.

Un autre concept pertinent et largement étendu au chinois est le « politiquement correct ». Le politiquement correct, à l'opposé du politiquement incorrect, est conforme aux valeurs, identités, normes, normes et habitudes de la population. Il est accepté politiquement, socialement et moralement et est considéré comme une parole ou un acte positif.

Aux États-Unis, par exemple, il est absolument politiquement correct de préconiser la « démocratie », la « liberté de parole », les « droits de l'homme » et de louer Dieu. En Chine, défendre le caractère sacré et l'intégrité territoriale de la souveraineté nationale est absolument « politiquement correct ».

Plus précisément, dans toute société, les critères de ce qui est politiquement incorrect et de ce qui est politiquement correct varient d'un groupe à l'autre.

Ainsi, ce qui est offensant dans une société peut être socialement acceptable dans une autre. Dans le monde occidental, notamment aux États-Unis, le racisme est un grand tabou, car la société occidentale a généralement une histoire très complexe en matière de relations raciales. Mais toutes les sociétés n'ont pas un sens très aigu des tabous. Dans certaines sociétés plus traditionnelles, les tabous ne sont certainement pas du même niveau que ceux des États-Unis.

Aux États-Unis, le socialisme fait partie de la liberté d'expression et ne peut être considéré comme politiquement incorrect. Mais un « mauvais » mot, qui dépasse l'acceptation de la population en général, n'est certainement pas politiquement correct. Il doit être utilisé avec beaucoup de soin (sauf dans les domaines académiques). En Europe occidentale, le socialisme est un mot très courant et peut être politiquement correct. Si nous allons au Japon, qui a également adopté le système occidental, le Parti communiste est un parti politique important tout à fait formel.

Il y a beaucoup d'autres aspects de la vie, et la portée est plus large. Par exemple, la toxicomanie est un tabou social dans la société chinoise. Les drogues sont très stigmatisées en Chine et la société n'accepte pas qu'elles fassent l'objet de discussions publiques. Mais aux États-Unis, il n'y a pas de mot unique pour drogue. On peut dire drogue, stupéfiant, substance qui crée une dépendance et bien d'autres. C'est un problème social, mais il ne constitue pas un large éventail de conflits sociaux et de tabous. L'acceptation sociale des États-Unis sur ce sujet est beaucoup plus élevée que celle de la Chine. Tout cela sont des différences, et ce genre d'exemples pourraient être cités à l'infini.

Des pays différents ont des conceptions différentes des limites et des tabous de la liberté d'expression, de ce qui est politiquement correct et de ce qui est politiquement incorrect en raison de leur histoire, de leurs traditions, de leur culture, de leur composition démographique, de leurs valeurs et de leur idéologie différents. Les normes d'un pays ne peuvent pas être simplement appliquées à un autre pays.

5. A Rome, fais comme les Romains : apprendre à comprendre et à respecter les traditions et les tabous des différents pays

Pour s'entendre avec différents pays, il faut "faire comme les Romains", comprendre le politiquement correct, le vice politique et les tabous de chacun.

Par exemple, lorsqu'ils traitent avec Israël, les Américains et les Britanniques savent très bien que, du fait du lien entre l'histoire juive (l'Holocauste) et le statu quo (la politique ultra-belliciste d'Israël), dans les questions centrales de la Palestine et du monde arabe. monde, ils doivent faire preuve de la plus grande sensibilité et prendre soin des émotions des Israéliens et ne pas violer leurs tabous. C'est très clair pour tous les politiciens et les entreprises britanniques et américains.

De même, les entreprises et les politiciens américains qui traitent avec l'Espagne ne défendent pas l'indépendance de la Catalogne, car cela irriterait de nombreux Espagnols. C'est un tabou pour les Espagnols. C'est très clair aussi pour tous les politiciens et les entreprises britanniques et américains.

Pareillement, les entreprises et les politiciens américains qui traitent avec l'Allemagne éviteront de parler de la Seconde Guerre mondiale car c'est un sujet par trop sensible.

 


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(Rédacteurs :Yishuang Liu, Xiao Xiao)
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