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Humanisme en Europe et en Chine : rencontre avec Jean-Robert Pitte

le Quotidien du Peuple en ligne | 23.06.2015 16h59

Monsieur Jean-Robert Pitte

A l'occasion du 2ème symposium sino-français sur « l'Humanisme en Europe et en Chine » qui s'est tenu à l'Université Paris-Sorbonne le 21 et le 22 mai 2015 à l'amphithéâtre Michelet et à l'amphithéâtre Quinet, nous avons l'honneur d'écouter Monsieur Jean-Robert Pitte nous parler de ses réflexions sur le fondement de la société française et sa vision de l'éthique confucéenne.

Géographe de formation, Monsieur Jean-Robert est aussi essayiste. Il a été Président de l'Université Paris-Sorbonne(2003-2008), Elu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 2008, il est également Président de Canal Académie, Président de l'Académie du vin de France et de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires qui a préféré la reconnaissance par l'UNESCO du « Repas gastronomique des Français » sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité.

LU : l'Université Paris-Sorbonne est l'une des plus anciennes universités et l'une des plus prestigieuses universités de l'Europe et du monde. Quand j'ai commencé mes études dans cette université, j'ai été tout de suite séduite par la tradition humaniste qui avait marqué la fondation et l'histoire de cette université. Est-ce que vous pensez que cette tradition humaniste persiste aujourd'hui à l'Université Paris-Sorbonne… et sous quelle forme ?

J-R. Pitte : Paris-Sorbonne (Paris IV) est une université vouée aux humanités classiques et modernes. On y enseigne les langues et civilisations de l'Antiquité, mais aussi actuelles, la philosophie, les littératures française et étrangères, l'histoire, la géographie, l'archéologie et l'histoire de l'art, la musicologie, les sciences de la communication. Ces disciplines sont indispensables dans le monde contemporain afin de guider la réflexion des acteurs de la vie politique, économique, sociale.

LU : Dès la fin du XVIe siècle jusqu'au XVIIIe siècle, l'Université Paris-Sorbonne devient un lieu très symbolique des débats théologiques au tour des rites chinois. En 1700, la Sorbonne a condamné les Nouveaux Mémoires sur l'état présent de la Chine du Père Louis Le Comte. Selon vous, l'idée selon laquelle le confucianisme n'est pas une religion mais une sagesse est une idée qui reflète l'emprise et l'influence, pour ne pas dire le préjugé de la vision des missionnaires chrétiens en Chine de l'époque classique ?

J-R. Pitte: Il me semble, en effet, que le confucianisme n'est pas une religion, mais une philosophie politique et morale. On peut être athée, agnostique, bouddhiste, musulman ou chrétien et suivre les principes du confucianisme. Les allusions à la religion dans les entretiens de Confucius sont minimes et touchent plutôt aux rites qu'aux croyances.

(Madame LU Wan Fen, fondatrice du projet « l'Humanisme en Europe et en Chine » a contribué à cet article.)


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(Rédacteurs :Guangqi CUI, Yin GAO)
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