Dernière mise à jour à 15h54 le 31/05
Le premier ministre Li Keqiang est attendu mercredi à Berlin, une visite officielle qui devrait stimuler le libre-échange Chine-Europe et injecter une impulsion à la reprise économique mondiale.
Pendant ce voyage de trois jours, le dirigeant chinois se rendra en Allemagne et en Belgique, pour notamment assister à la réunion annuelle avec la chancelière allemande Angela Merkel et retrouver les responsables de l'Union européenne à Bruxelles, selon le ministère des Affaires étrangères.
Grâce à cette visite, la Chine espère renforcer la communication stratégique pour conforter la confiance politique, adresser un signal fort de coopération, d'ouverture et dans un esprit gagnant, a déclaré Wang Chao, le vice-ministre des Affaires étrangères.
La Chine et l'Europe n'ont pas de contradictions fondamentales ou de conflits géographiques, et ils ont de nombreux intérêts communs et positions similaires sur des questions comme le renforcement du libre-échange, la sauvegarde du système commercial multilatéral et l'amélioration de la gouvernance économique mondiale, a-t-il souligné.
Wang a également appelé à des efforts conjoints pour gérer et régler les différends de manière constructive, et prendre en considération les intérêts fondamentaux et préoccupations majeures de chacun.
Pour Yang Yanyi, l'ambassadeur de Chine auprès de l'Union européenne, les deux parties doivent envoyer des signaux positifs au niveau de la paix et de la promotion du développement, à un moment où la mondialisation économique fait face à des revers avec les défis de la hausse du protectionnisme.
Indiquant également que l'initiative chinoise «une Ceinture, une Route» a conduit à une coopération avec plusieurs pays européens, notamment dans les projets d'aéroports, dans la construction portuaire, les finances et le transport ferroviaire.
Il est naturel que la Chine et le vieux continent aient des désaccords au niveau du développement des relations économiques et commerciales bilatérales, a-t-elle noté, ajoutant que les deux parties doivent se concentrer sur des intérêts communs et contrôler les divers conflits commerciaux par le dialogue et la consultation.
Au cours de la visite de Li Keqiang en Allemagne, les dirigeants des deux pays échangeront leurs points de vue sur l'article 15 du protocole concernant l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a expliqué l'ambassadeur de Chine en Allemagne, Shi Mingde, à Radio Chine Internationale.
Selon l'article 15, les pays membres de l'OMC auraient dû cesser le 11 déc 2016, offrant des marges de manœuvre à l'UE pour déterminer la méthode de calcul des prix de référence et décider des cas de dumping notamment à l'encontre de la Chine. Soit 15 ans après son admission comme membre officiel de l'organisation.
C'est une obligation pour les membres de l'UE, dont l'Allemagne, de cesser d'utiliser l'approche du pays de substitution tout en menant des enquêtes antidumping en Chine, a déclaré Shi Mingde.
Li Chenggang, le ministre adjoint du commerce, a annoncé que la nation était devenue pour la première fois en 2016 le plus important partenaire commercial de l'Allemagne, le volume du commerce bilatéral ayant atteint 151,29 milliards de dollars.
Depuis de nombreuses années, l'UE est le plus gros partenaire commercial de la Chine, et la Chine est le deuxième partenaire commercial de l'UE. D'importants progrès de coopération ont notamment été consentis dans le domaine des infrastructures, de la finance et de l'économie numérique.
Le ministre a également rappelé que le secteur économie de la Chine et de la Belgique était très complémentaire, et que les deux pays avaient un énorme potentiel en ce qui concerne entre autres le commerce des produits chimiques, de la nourriture, de la finance, de la bio-pharmacie et de la protection de l'environnement.
Pour Wang Mingjin, enseignant des relations internationales à l'Université des langues étrangères de Beijing, les ententes entre les petites et moyennes entreprises chinoises et les membres de l'Union européenne seront un moment fort de la visite de Li.
En tant que géant de l'industrie, la Chine a un grand potentiel pour coopérer avec l'UE dans la production de machines, la protection de l'environnement et de la robotique, a-t-il fait remarquer.
La visite de Li Keqiang permettra également d'améliorer la coopération entre la Chine et l'Europe pour faire avancer la mondialisation, le libre-échange et les marchés ouverts, a-t-il ajouté.
Cui Hongjian, directeur du Département d'études européennes à l'Institut chinois des études internationales, a déclaré que l'Union européenne faisant face à plusieurs défis, comme les incertitudes causées par le transfert d'énergie dans certains pays membres de l'UE.
«La Chine et l'UE doivent s'épauler pour surmonter les difficultés, se concentrer davantage sur les facteurs positifs et se donner la main pour lutter contre le protectionnisme. Même si les deux parties ont des désaccords dans certains domaines, notamment l'identification du statut de la Chine comme une économie orientée vers le marché.»
Poursuivant que la Chine et les pays européens pourraient faire des efforts conjoints pour faire avancer l'initiative «ceinture et route », et renforcer la coopération dans des domaines tels que l'exploitation maritime, les infrastructures et la finance.