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Les relations militaires sino-américaines nécessitent de renoncer à la politique de confinement de la Chine

le Quotidien du Peuple en ligne | 06.06.2016 15h59

(L’auteur de cet article Zhang Junshe est chercheur à l'Institut de recherche en affaires militaires de la Marine chinoise)

Du 3 au 5 juin, la quinzième session du Dialogue de Shangri-La a eu lieu à Singapour. Environ 600 responsables de départements de la défense et des armées, experts et universitaires de différents pays ont commenté la situation de la sécurité régionale et les grandes questions de sécurité d'intérêt commun. Les relations sino-américaines, en particulier les relations militaires, ont encore été au centre de l'attention de cette réunion.

Le 4 juin, lors de son discours d'ouverture de la conférence du Dialogue du Shangri-La, le secrétaire américain à la Défense Ash Carter a affirmé que dans le contexte de renforcement de la coopération entre les pays d'Asie-Pacifique, la Chine est en train de construire une « Grande Muraille auto-isolante ». Cette rhétorique de M. Carter, apparemment ignorant les faits de base de l'ensemble de la région Asie-Pacifique, rappelle la pensée de la guerre froide. Et en tant que chef de facto de l'armée américaine après que le président des Etats-Unis, cette façon de penser de M. Carter n’est naturellement pas propice au développement des relations militaires sino-américaines.

Des relations militaires saines et stables ont une influence importante sur le développement des relations sino-américaines. La construction de nouvelles relations entre grandes puissances entre la Chine et les Etats-Unis a besoin de se développer en s’adaptant aux nouvelles relations entre les armées des deux pays. Depuis les trois ans qui se sont écoulés après la réunion entre les deux chefs d'Etat à Sunnylands en 2013, les relations militaires sino-américaines ont témoigné d’un bon élan de développement.

Dans la promotion de la mise en place d'un mécanisme majeur de notification réciproque d'opérations militaires et l'élaboration de codes de conduite de sécurité en cas de rencontre aérienne ou maritime, les armées des deux pays ont fait des progrès significatifs, et la construction d’un mécanisme de confiance mutuelle a franchi une étape historique. Les échanges et la coopération pragmatique progressent plus en douceur, en particulier dans les mécanismes d'échanges, de dialogue et de consultation de haut niveau, l'échange de jeunes officiers, les exercices, la formation conjointe et d'autres aspects, où de nouveaux progrès ont été enregistrés. Il est également à noter qu’en 2014, des militaires chinois ont pour la première fois été invités à participer à l’exercice militaire multinational « Pacific Rim », mené sous la houlette de l'US Navy, constituant une percée majeure dans l'histoire des échanges militaires entre les armées chinoise et américaine. Et cette année, cinq navires de la marine chinoise participeront à nouveau à l’exercice « RIMPAC » mené par l'US Navy, avec des objectifs qui seront également augmentés.

À l'heure actuelle, les relations militaires sino-américaines se trouvent toujours dans une situation instable, affectant le développement sain et stable des relations militaires entre les deux parties, ce qui est la principale raison de l'absence de confiance mutuelle stratégique. Le principal problème réside du côté des États-Unis : d'abord, les États-Unis refusent de renoncer à la suspicion et la prévention envers la Chine, font preuve de préjugés envers le développement normal de l’armée chinoise, et doutent des motifs et des intentions du développement militaire de la Chine. En fait, la Chine a plus que jamais besoin d'un environnement extérieur pacifique et stable. La Chine n'a pas l'intention de contester la position des États-Unis dans le monde, et le développement de la Chine est une opportunité plutôt qu’un défi pour les États-Unis. Ensuite, les États-Unis ne respectent pas pleinement les intérêts fondamentaux et les préoccupations majeures de la Chine. Trois obstacles tourmentent depuis longtemps le développement des relations militaires sino-américaines, à savoir les ventes d'armes américaines à Taiwan, les reconnaissances navires de guerre et d’avions américains à proximité de la Chine et les lois discriminatoires des États-Unis envers la Chine. Non seulement ces problèmes n’ont pas été résolus, mais certains de leurs aspects individuels se sont même aggravés ces derniers temps. Les forces américaines ont ainsi récemment appliqué leur concept de soi-disant « liberté de navigation » dans les eaux adjacentes des îles Nansha et dans les eaux territoriales des îles Xisha, qui appartiennent à la Chine, affectant gravement la confiance mutuelle entre les deux armées. Enfin, une certaine forme de détestation de la pensée chinoise est encore solidement ancrée au sein du gouvernement, de l'armée, du Congrès et des groupes de réflexion américains. Et, en particulier, les énormes dividendes stratégiques de la guerre froide dont ont bénéficié les Etats-Unis, font que certaines personnes sont particulièrement attachées à la construction d’une alliance basée sur une politique de confinement.

Les États-Unis et la Chine sont respectivement le plus grand pays développé et le plus grand pays en développement du monde, et partagent une responsabilité dans la paix, la stabilité et la prospérité du monde. La mise en œuvre du consensus atteint par les dirigeants de la Chine et les Etats-Unis, la poursuite de la bonne dynamique de développement des relations militaires bilatérales, la promotion continue en avant des relations militaires sur une voie saine et stable, sont non seulement conformes aux intérêts fondamentaux des deux peuples, mais aussi aux attentes de la plupart des pays de la région et du monde. Lors de cette réunion de Shangri-La de trois jours, la plupart des responsables militaires des différents pays ont dit qu’ils ne veulent pas voir la Chine et les Etats-Unis s’affronter militairement dans la région, et qu’ils ne veulent pas davantage choisir un camp entre la Chine et les États-Unis.

Les deux parties doivent se fonder sur une perspective à long terme de leur vision stratégique, et non pas être aveuglés par leurs intérêts, aller au-delà de la confrontation, chercher un terrain d'entente et de bénéfice mutuel. La région Pacifique est suffisamment vaste pour accueillir deux grandes puissances. Les deux parties doivent s’appuyer sur le consensus trouvé par les deux chefs d'Etat pour le développement de leurs relations militaires bilatérales, à respecter l'esprit du principe de « respect, confiance mutuelle, égalité, bénéfice mutuel », gérer et contrôler de manière adéquate toutes sortes de contradictions et différences, renforcer le dialogue et élargir les échanges et la coopération, renforcer la compréhension mutuelle, assurer un développement sain et stable des relations militaires bilatérales et faire des efforts conjoints pour le plus grand bénéfice de la sécurité régionale et de la paix dans le monde.

 

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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