Méfiance et désaccords continuent à diviser l'Iran et les Etats-Unis

L'ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique d'Iran, a réitéré dimanche ses propos acerbes envers les Etats-Unis, affirmant que la politique de Washington et ses menaces envers l'Iran demeuraient inchangées même après l'accord sur le nucléaire conclu en juillet 2015 avec Téhéran.

Vendredi, l'ayatollah Khamenei avait déjà déclaré que les Etats-Unis étaient "l'ennemi" de la Révolution islamique iranienne, et qu'on ne pouvait leur faire confiance.

"Les Américains, qu'il s'agisse du gouvernement, du Congrès ou des candidats présidentiels, continuent à formuler demandes et menaces excessives. Leurs positions et leurs menaces n'ont pas changé", a-t-il déclaré.

"L'ennemi observe nos réactions, et s'il perçoit la moindre passivité ou la moindre faiblesse de notre part, il renforcera ses exigences", a-t-il ajouté.

Dans de telles circonstances, "nous ne pouvons demeurer silencieux lorsque nous sommes insultés par des ennemis si insolents. Nous devons être présents sur la scène internationale pour les faire taire par une réponse forte", a-t-il déclaré au cours d'une réunion avec de nouveaux législateurs iraniens.

"Notre expérience des négociations nucléaires a prouvé que les Etats-Unis ne renonceront jamais à leurs mesures nocives contre l'Iran", a-t-il poursuivi vendredi.

Au cours des négociations sur le nucléaire iranien, Téhéran a accepté de discuter avec les pays du P5+1 (le Royaume-Uni, la Chine, la France, la Russie, les Etats-Unis et l'Allemagne), et parfois même directement avec les Etats-Unis, afin de parvenir à un accord. Néanmoins, "les Etats-Unis ont fait marche arrière et n'ont pas tenu leurs engagements", a dit le Guide suprême.

"Ce serait une grave erreur pour n'importe quelle mouvance politique que de faire confiance aux Etats-Unis", a estimé Ali Khamenei vendredi, durant une cérémonie destinée à commémorer le 27e anniversaire de la mort de l'ayatollah Rouhollah Khomeini, fondateur de la République islamique.

"Les Etats-Unis sont l'ennemi de la Révolution islamique iranienne. Il est dans leur nature d'être nos ennemis, parce que leurs intérêts sont en contradiction avec ceux de l'Iran", a-t-il souligné.

Le Guide suprême a réaffirmé son désir de ne s'appuyer que sur le potentiel domestique pour améliorer l'économie du pays, et a critiqué ceux qui appellent à une meilleure intégration de l'Iran au sein de l'économie mondiale.

En juillet de l'année dernière, l'Iran et les grandes puissances mondiales sont parvenus à un accord sur l'ancien programme nucléaire iranien. L'accord a été mis en place en janvier, ce qui a permis de lever certaines des sanctions occidentales contre l'Iran, en échange d'importantes restrictions sur les activités nucléaires iraniennes.

Depuis, l'Iran n'a cessé de signaler que la peur des pressions américaines continuait à empêcher les entreprises internationales et les organisations financières de coopérer avec l'Iran, annulant de facto tous les bénéfices que l'Iran aurait pu retirer de l'accord sur le nucléaire.

Les Etats-Unis continuent de fait à imposer des sanctions contre l' ran pour des violations supposées des droits de l'Homme et pour un prétendu soutien au terrorisme - des allégations vivement démenties par l'Iran.

De plus, Washington a récemment mis sur liste noire plusieurs organismes iraniens et étrangers, en raison de leur implication dans le programme de missiles iranien. Cette mesure revient à interdire aux entreprises américaines et internationales de se livrer à des transactions commerciales avec le gouvernement iranien.

Samedi, le gouvernement américain a publié le rapport annuel de son Département d'Etat, qui décrit la République islamique d'Iran comme l'un des principaux soutiens du terrorisme dans le monde - une accusation qui a été vivement rejetée par le ministère iranien des Affaires étrangères.