Dernière mise à jour à 11h04 le 16/04
Le conseiller d'Etat chinois Yang Jiechi, en visite en France, a indiqué jeudi à Paris que la Chine "accorde plus d'importance que tout autre à la préservation de la paix, de la tranquillité et de la liberté de navigation" en Mer de Chine méridionale.
Dans un discours en anglais prononcé à l'Institut français des relations internationales (IFRI), et intitulé "Le développement de la Chine et la coopération sino-européenne apportent une énergie positive au monde", M. Yang a indiqué que la Mer de Chine méridionale est une "artère maritime vitale pour la survie et le développement des pays en Asie-Pacifique", soulignant qu'"il convient d'établir ses jugements d'après les faits sans se laisser tromper par les spéculations malintentionnées".
Le conseiller d'Etat chinois a rappelé que la Chine a été le "premier pays" à découvrir, à exploiter et à administrer les îles Nansha.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en vertu des documents internationaux tels que la Déclaration du Caire et la Déclaration de Potsdam, le Japon a restitué à la Chine les territoires dont il s'était emparé, et la Chine a "recouvré en vertu du droit international les îles Nansha envahies et occupées par le Japon". Jusqu'aux années 1970, la communauté internationale, y compris les pays riverains de la Mer de Chine méridionale, reconnaissait ou acceptait de différentes manières que les îles Nansha faisaient partie du territoire chinois.
Pourtant, après la découverte d'hydrocarbures en Mer de Chine méridionale, certains pays ont commencé à "empiéter sur les îles Nansha de Chine". Ils y ont mené de grands travaux, construit des installations de toutes sortes et déployé des armes offensives comme positions d'artillerie et missiles. Sur la question de la Mer de Chine méridionale, la Chine est "la plus grande victime", a fait remarquer M. Yang.
Les travaux de construction que la Chine entreprend actuellement sur des îles et atolls sous son contrôle "ne sont pas contraires au droit international". La souveraineté de la Chine sur les îles Nansha et les eaux adjacentes s'est formée au fils du temps et possède des fondements juridiques solides, a-t-il dit.
"Nous avons construit des installations défensives nécessaires sur des îles et atolls. C'est un droit légitime que le droit international confère à la Chine en tant qu'Etat souverain. Aucun pays étranger n'a le droit de s'y ingérer ou de tenir des propos irresponsables. La plupart des installations que la Chine a construites sur les îles et atolls sont pour garantir la liberté de navigation dont jouissent les pays au titre du droit international et mieux s'acquitter de sa responsabilité comme le plus grand pays riverain de la Mer de Chine méridionale", a-t-il poursuivi.
La Chine estime qu'il faut résoudre les différends en Mer de Chine méridionale par les négociations et consultations entre les pays directement concernés, ce qui est conforme au droit international et aux normes fondamentales régissant les relations internationales.
La non-acceptation et la non-participation de la Chine vis-à-vis de l'arbitrage sur la Mer de Chine méridionale initié unilatéralement et arbitrairement par les Philippines consistent justement à "agir dans le respect du droit".
Cet arbitrage concernant la Mer de Chine méridionale touche au fond à la question de la souveraineté territoriale et de la délimitation maritime. En vertu de l'Article 298 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, les Etats Parties peuvent faire des déclarations sur les questions telles que la délimitation maritime. Déjà en 2006, le gouvernement chinois a publié la déclaration à la lumière de la convention. Un grand nombre de pays ont fait des déclarations similaires.
M. Yang a appelé certain pays à renoncer aux illusions, à cesser les provocations politiques sous le couvert juridique et à ne pas se servir du droit international pour en réalité le compromettre.
"Nous les appelons à revenir à la table de négociations le plus tôt possible, à mettre en application effectivement la Déclaration sur la conduite des Parties en Mer de Chine méridionale (DOC) signée par la Chine et les pays de l'ASEAN et à résoudre pacifiquement les différends concernés par des négociations et consultations dans le respect des faits historiques et du droit international, afin de préserver ensemble la paix et la stabilité en Mer de Chine méridionale", a ajouté le conseiller d'Etat chinois dans son discours, en présence de Thierry de Montbrial, président de l'IFRI.