Dernière mise à jour à 08h55 le 03/03
Une vingtaine de patients atteints de cataracte se sont rassemblés tôt mardi autour de deux véhicules de chirurgie oculaire à l'Hôpital général Peltier à Djibouti, la capitale de ce pays bordant la mer Rouge, pour s'inscrire et être auscultés avant que l'équipe médicale chinoise ne les opère.
Idriss, 65 ans, est arrivé à l'hôpital à 07H00. Il avait entendu dire que l'équipe médicale chinoise allait effectuer des opérations gratuites de la cataracte à Djibouti et il est donc venu prendre un rendez-vous.
Depuis le 22 février dernier, sept membres du personnel médical de l'hôpital ophtalmologique chinois du Shanxi opèrent des patients pour les aider à retrouver la vue. Selon Liu Jianting, ophtalmologue et chef de l'équipe médicale chinoise, ils resteront à Djibouti pendant environ un mois et réaliseront quelque 400 opérations.
Son équipe fait partie d'un projet d'aide médicale conjoint entre l'administration chinoise de la santé et GX Foundation, une ONG enregistrée à Hong Kong, en Chine, qui offre des opérations gratuites de la cataracte aux patients des pays bénéficiaires. Des équipes médicales de la province chinoise du Shanxi (nord) seront envoyées ces prochaines années pour effectuer environ 6.000 opérations gratuites à Djibouti.
Ce pays de la Corne de l'Afrique bénéficie d'un climat désertique avec de longues heures d'ensoleillement et de forts rayons ultraviolets. Ces conditions climatiques, combinées au faible niveau de soins médicaux et au bas niveau de vie de la population, font de la cataracte l'une des principales causes de cécité à Djibouti.
De nombreux patients ne sont pas traités pendant des années en raison du manque d'ophtalmologues spécialisés. Ils tardent à se faire soigner et leur état s'aggrave, a noté le Dr Liu, avec beaucoup d'entre eux souffrant aussi de multiples maladies de la cornée. "La situation ici est bien plus grave que ce que nous pensions auparavant".
Bilyamine , un étudiant de 20 ans, souffre de cataracte depuis six ans en raison d'une mauvaise utilisation de médicaments. Avant l'opération, il ne pouvait voir que des livres proches de ses yeux. Il dit qu'il avait prévu de se rendre en Ethiopie voisine pour se faire opérer, mais que ce projet avait été suspendu en raison du coût élevé du voyage et de l'opération.
Accompagné de sa mère, Bilyamine a dû faire plusieurs longs trajets en bus jusqu'à l'hôpital pour cette opération. "Avec l'aide des médecins chinois, j'ai pu retrouver une vision normale", a déclaré le jeune homme, dont un oeil était recouvert d'un bandage de gaze après l'opération. Il a exprimé sa gratitude envers les médecins chinois.
Ibrahim Hamoud Ibrahim, un ophtalmologue retraité de cet hôpital, est venu aider à ausculter les patients pour ce projet de chirurgie gratuite. Il y a une dizaine d'années, il a travaillé avec l'équipe médicale chinoise de l'époque et, ensemble, ils ont traité plus de 500 patients.
"En tant que témoin, tout ce que je peux dire, c'est que je suis reconnaissant aux équipes médicales chinoises et que j'espère que le programme de chirurgie gratuite sera mis en oeuvre avec succès", a dit M. Ibrahim.