Dernière mise à jour à 09h04 le 20/01
La Tunisie connaît une crise hydrique en raison de faibles précipitations et d'une sécheresse depuis trois ans.
Le prélèvement d'eau par habitant en Tunisie est inférieur à 450 mètres cubes, bien en deçà du seuil absolu de pénurie d'eau, soit de 1.000 mètres cubes, a déclaré le directeur central de la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) Abdessalem Saïdi, dans un commentaire en la matière.
Dans une déclaration à ce sujet, le responsable de la société centrale gérant ce secteur en Tunisie, M. Saïdi a ajouté que "cela fait de la Tunisie un pays très pauvre en eau (...) la part moyenne d'eau par habitant devrait chuter à moins de 350 mètres cubes d'ici 2030".
D'après la majorité des observateurs et experts dans ce domaine, les changements climatiques demeurent l'une des causes de la pénurie d'eau. Des études prévoient que les températures en Tunisie augmenteront en moyenne de 2,5 degrés d'ici 2050, tandis que les précipitations diminueront d'environ 14 %, selon Jamel Labidi, ancien directeur général au ministère de l'Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, dans l'un des ses récents articles publiés dans la presse locale.
Pour sa part, Hammadi Habib, directeur général du Bureau de la planification et des bilans hydriques au même ministère, pense que "l'agriculture est de loin le secteur qui utilise et retire de loin le plus d'eau, puisque 80 % des ressources en eau en Tunisie sont utilisées pour l'agriculture".
Tout au long des dernières décennies, la Tunisie a poussé les agriculteurs à se spécialiser dans les cultures industrielles destinées à l'exportation. La plupart de ces cultures, telles que les fraises, les tomates et les pastèques, sont très gourmandes en eau.
M. Habib a réclamé de nouvelles mesures pour limiter l'approvisionnement en eau des fermes afin d'assurer une eau potable suffisante, aussi bien, pour l'usage ménager et les entreprises.
D'après le ministère, une sonnette d'alarme est désormais déclenchée à la lumière de l'actuelle situation hydrique du pays. Le ministère a averti quant au risque de se retrouver sans eau potable en août prochain dans de nombreuses provinces tunisiennes, dont la capitale Tunis, Sousse (côtes-est), Nabeul (nord-est) et Sfax (sud-est).