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Une zone industrielle construite par la Chine améliore la vie des jeunes éthiopiens

Xinhua | 31.08.2018 09h13

Lorsque Selamawit Kegna est sortie de l'école, ses parents ont commencé à lui chercher un mari, pensant qu'elle n'était pas une assez bonne élève pour subvenir à ses propres besoins.

C'est alors qu'une amie lui a appris qu'une usine de jeans de la zone industrielle est dans la capitale Addis-Abeba, appartenant à des Chinois, recherchait des travailleurs.

"Je suis venue et j'ai immédiatement postulé pour un emploi", raconte cette jeune fille de 19 ans, assise devant une machine à coudre.

Au bout de trois semaines de formation, Kegna a officiellement été recrutée. Aujourd'hui, en tant que couturière, elle gagne entre 1.500 et 2.000 birrs éthiopiens (55 à 73 dollars) par mois et aspire à une vie totalement différente.

Pour Kegna, c'est une fierté que les jeans produits par ses collègues et elle-même satisfassent non seulement le marché éthiopien mais puissent également être exportés vers d'autres pays africains et même en Europe.

"Je reçois souvent des bonus, ce qui m'encourage vraiment à mieux travailler", se félicite-t-elle.

L'usine emploie plus de 300 jeunes, principalement originaires des régions voisines, dont une majorité de femmes.

"J'ai maintenant un compte d'épargne et j'y dépose 700 birrs éthiopiens (26 dollars) par mois. Je paye également mes dépenses", explique Kegna. "Au train où vont les choses, je pourrai acheter une machine à coudre dans un an et demi, puis retourner dans ma ville natale pour ouvrir ma propre boutique."

Elle prévoit également de poursuivre ses études une fois qu'elle aura suffisamment économisé.

La zone industrielle est, construite par la Chine à la périphérie de la capitale, est la première du genre en Ethiopie et attire de nombreux jeunes des villes agricoles voisines.

Bien que l'Ethiopie soit l'une des économies les plus dynamiques d'Afrique, elle est également l'une des plus pauvres, avec un revenu par habitant de 783 dollars par an, selon la Banque mondiale.

En plus de changer les moyens de subsistance des jeunes Ethiopiens, les usines chinoises de la zone industrielle est leur laissent également entrevoir une carrière.

Diplômée en économie de l'Université de Mekele, Seble Assefa, 22 ans, cherchait au départ un emploi de bureau, mais en vain. Elle a plus tard rejoint l'usine Shanghai Textile de la zone industrielle.

Le salaire mensuel initial de 1.500 birrs éthiopiens (environ 55 dollars) est inférieur à la moyenne d'un diplômé, admet-elle, mais elle se sent chanceuse après près d'un an de chômage depuis la fin de ses études.

Deux mois plus tard, Assefa a été promue et elle est désormais en charge de 60 travailleurs. Cette responsabilité supplémentaire a été accompagnée d'une augmentation de 1.000 birrs éthiopiens (environ 37 dollars) par mois et davantage de possibilités de formation .

"J'ai appris une chose importante ici, c'est qu'il faut toujours rechercher de meilleures opportunités", souligne la jeune femme.

"Je ne recherche plus un emploi correspondant à ma formation universitaire. Je cherche maintenant d'autres opportunités dans le secteur du textile et du vêtement."

Selon elle, le secteur du textile et du vêtement a un grand potentiel dans son pays.

L'industrie du textile et du vêtement a connu un développement important ces dernières années en Ethiopie, grâce à l'abondance des matières premières, à la main-d'oeuvre bon marché et aux faibles coûts énergétiques.

L'Ethiopie veut devenir un grand centre du textile et du vêtement en Afrique. Le secteur est une priorité absolue pour le pays, qui s'efforce de devenir un pays à revenu intermédiaire d'ici à 2025.

Dans ce cadre, l'Ethiopie envisage de renforcer sa coopération avec la Chine.

La zone industrielle est, inaugurée en 2010, héberge actuellement 83 usines. Le gouvernement éthiopien la cite souvent comme une pierre angulaire de la transition du pays d'une économie basée sur l'agriculture à une puissance industrielle au cours des dix prochaines années.

L'investissement chinois joue un rôle fondamental dans la dynamique d'industrialisation du pays, a déclaré le président éthiopien Mulatu Teshome lors de sa visite dans la zone industrielle à la mi-août.

"Il y a dix ans, le territoire de la zone industrielle est n'était qu'une terre agricole, mais au prix d'un dur labeur, elle est devenue (...) une vitrine des usines industrielles de haute qualité dans des secteurs tels que les produits pharmaceutiques, les pâtes et le textile", a-t-il rappelé.

Cette zone industrielle donne une impulsion positive qui motive les Ethiopiens à rêver d'un avenir meilleur, a estimé M. Teshome. "J'espère que nos entrepreneurs locaux s'inspireront du succès de la zone industrielle est et saisiront cette opportunité pour entrer dans le secteur manufacturier", a souhaité le président.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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