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Mali : le meurtre d'une fillette albinos provoque un soulèvement populaire dans le centre du pays

Xinhua | 14.05.2018 09h01

Le meurtre d'une petite fille de huit ans, dont la tête aurait été emportée probablement pour des pratiques mystiques, a provoqué ce dimanche un soulèvement populaire à Fana (128 km à l'est de Bamako), rapportent des témoins.

Les manifestants qui ont bloqué le trafic sur la route nationale Bamako-Ségou-régions du nord pendant plusieurs heures s'en sont pris à la gendarmerie dont le campement a été incendié, selon les mêmes sources.

La colère des populations s'explique par le fait que le meurtre qu'elles considèrent comme un crime rituel, est le troisième en trois mois sans que les enquêtes n'aboutissent.

En effet, il y a trois mois, une mère (Hatouma Sacko) et sa fille (toutes deux albinos) ont été victimes de crime rituel dans la même localité.

Les crimes rituels contre les albinos sont monnaies courantes au Mali, surtout à l'approche des élections.

En juin dernier, à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation sur l'albinisme, Salif Kéita, star de la musique mandingue et albinos lui-même, a dénoncé des sacrifices humains perpétrés sur des albinos avant les élections générales maliennes.

"Les féticheurs et les marabouts, qui gèrent la vie de presque tous les Maliens, de presque tous les Africains généralement, demandent le sang des albinos ou bien les membres des albinos pour aider leurs clients à faire fortune ou à conquérir le pouvoir. Donc, c'est une chasse aux albinos quand ces moments arrivent", déplore le journal "Rossignol du Mandé".

Toutefois, a reconnu Salif Kéita, "le regard posé sur l'albinisme avait changé grâce aux efforts de sensibilisation au fil du temps".

Le chanteur a mis sa notoriété et ses ressources au service de cette cause, en tant que membre fondateur et président de la "Fondation Salif Kéita" pour les albinos.

Parmi les efforts de sensibilisation au Mali, figure un long métrage, "Rapt à Bamako", film du célèbre réalisateur et ancien ministre malien de la Culture, Cheick Oumar Sissoko, consacré à l'albinisme.

Par cette oeuvre, il a voulu alerter sur les dangers qui planent ou accompagnent le processus démocratique et démontrer comment des "pseudo-démocrates" passent par le sacrifice humain pour accéder au pouvoir.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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