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Centrafrique : un chef rebelle continue à jouer le rôle de médiateur pour la paix

Xinhua | 18.10.2017 08h29

Le chef rebelle centrafricain Abdoulaye Hissène a déclaré mardi qu'il pousuivait depuis quelques jours, dans la préfecture de la Ouaka, au centre du pays, ses efforts pour convaincre les leaders des autres groupes armés à enterrer la hache de guerre.

"Les populations des villes et villages que nous avons traversés ont été éberluées, enthousiastes, et même gagnées d'émotion, puisque certains ont versé des larmes, en apprenant et en constatant que ceux qui étaient hier ennemis et qui leur ont causé beaucoup de torts sont aujourd'hui ensemble et s'étreignent", a décrit M. Hissène, venu à la Ouaka en provenance de la préfecture de la Haute Kotto (centre-nord) où il a longtemps trôné dans la ville centrafricaine de Bria.

Les leaders des groupes armés des villes et villages parcourus, persuadés par le message de la cohésion sociale, du revivre-ensemble et de la paix, ont "immédiatement ôté toutes les barrières qui entravent la libre circulation des personnes et des biens". Aussi, les habitants des contrées visitées ont, eux, repris le chemin des champs ou renoué avec les activités commerciales, a annoncé le chef rebelle.

"Je suis désormais le président du Conseil national de défense et de sécurité (CNDS) et j'ai autour de moi Ali Darass, le très redouté chef rebelle peulh et président de l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC), des chefs anti-balaka de renom, à l'exemple de Gaétan Bouadé et des représentants des groupes d'autodéfense", a-t-il poursuivi.

"Si le gouvernement le souhaite, je suis prêt pour aller vers mes frères des préfectures centrafricaines du sud-ouest que sont la Basse Kotto et le Mbomou dans lesquels se situent les villes centrafricaines d'Alindao (centre-est), de Kembé, de Bangassou et de Zémio (toutes dans le sud-est)", a-t-il ajouté.

"La guerre ne construit pas le pays. Il y a un temps pour tout sous les cieux. Les affrontements entre les groupes armés et les hostilités vis-à-vis des populations sont terminés. Quiconque a une revendication à formuler vis-à-vis du gouvernement devrait, à l'avenir, le faire dans un cadre de dialogue", a conseillé M. Hissène.

En septembre dernier, un groupe de parlementaires des localités de Bria et Ndélé (nord), appuyé par les sultans des villes centrafricaines de Ndélé et Birao (extrême nord-est), s'est rendu à Bria dans le but de concilier les leaders des groupes armés. Cette initiative a agi sur les sentiments de M. Hissène. Il soutient que "les leaders des groupes armés ne sont pas des seigneurs de guerre, ils sont disposés à dialoguer, seulement, ils n'ont pas en face d'eux un médiateur potentiel".

M. Hissène a successivement tenté d'intercéder pour la cessation des hostilités auprès des autres chefs des groupes armés, groupes d'autodéfense, anti-balaka et ex-séléka de la préfecture de la Ouaka, à travers les villes d'Ippy (centre-nord) et la bourgade voisine de Tagbara. Présentement, il est dans la commune d'élevage de Maloum, à dominance peulh, légèrement au nord de Bambari (centre).

M. Hissène a démontré que son périple est accompagné par des représentants du gouvernement centrafricain et ceux de la mission onusienne MINUSCA.

En novembre dernier, des affrontements acharnés pour le contrôle de la ville centrafricaine de Bria a opposé les éléments d'Ali Darass à ceux du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), contrôlé par M. Hissène. Ces affrontements ont causé de nombreux deuils dans des familles innocentes.

Pour l'heure, les habitants de Bria qui sont sur les sites des déplacés internes en République centrafricaine ont tout perdu, leurs maisons ont été incendiées, toujours à la suite des rivalités entre les deux ailes du FPRC, l'un dirigé par M. Hissène et l'autre commandé par Azore Kalithe.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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