Dernière mise à jour à 08h33 le 18/10
Mardi, les rebelles sud-soudanais ont demandé que le processus de redynamisation de l'accord de paix par l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) fasse des causes fondamentales de l'accord de paix affaibli de 2015 une priorité.
"Le processus de redynamisation est bon, mais nous devons capitaliser sur les facteurs qui ont affecté l'accord de paix de 2015", a déclaré le porte-parole de l'opposition SPLA-in, William Gatjiath Deng.
Les rebelles appellent depuis longtemps l'IGAD à faire en sorte que la capitale Juba soit totalement démilitarisée afin d'éviter de nouveaux affrontements similaires à ceux de juillet l'année dernière, si l'on veut que les efforts de reprise de l'accord de paix portent leurs fruits.
"Oui, de notre côté, nous sommes d'accord sur le fait que la redynamisation de l'accord de paix doit se poursuivre comme l'ont prévu les acteurs internationaux et régionaux", a ajouté M. Deng.
Le processus de redynamisation a été lancé en juin et est à l'origine des navettes effectuées par des ministres éminents des Affaires étrangères de la région entre Juba et l'Afrique du Sud. Ils servent en effet de médiateur entre le président Salva Kiir et l'ancien premier vice-président Riek Machar, à la tête de la rébellion SPLA-IO.
D'après l'IGAD, plusieurs groupes armés séparés seront également consultés dans le cadre des efforts de paix longuement durable, après plus de trois ans de troubles dans le pays d'Afrique de l'Est.
Edmund Yakani, directeur de Community Empowerment pour Progress Organization (CEPO), a déclaré à Xinhua à Juba que le processus de redynamisation devrait porter sur les causes profondes du conflit et sur la garantie d'un cessez-le-feu permanent.
"Le concept de deux armées devrait être abandonné en renforçant l'intégration de l'armée et de la police et la formation qui reflète le caractère national", a-t-il poursuivi.
M. Yakani a ajouté que l'IGAD devrait abandonner l'approche existante de partage des pouvoirs, et la remplacer par la formation d'un gouvernement de transition ayant pour mandat de faciliter des élections nationales crédibles et transparentes dans la période prolongée prévue pour la mise en place de l'accord de paix.
Il a également souligné la nécessité d'établir des cantonnements militaires au sein des communautés respectives des groupes armés, avec un engagement fort des groupes armés de ne pas utiliser les sites de cantonnements pour recruter des civils dans l'armée.
Le Soudan du Sud a plongé dans les violences en décembre 2013, après un conflit politique entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président, Riek Machar.
L'accord de paix de 2015 sur la fin des violences a été de nouveau violé en juillet, lorsque les factions rivales ont repris les combats dans la capitale, forçant le leader rebelle, Riek Machar, à s'exiler.
Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés qui ont trouvé refuge dans les pays voisins.