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Le Bénin prend des mesures pour booster le secteur agricole

Xinhua | 26.06.2017 08h35

Le gouvernement béninois vient de prendre deux mesures, notamment la création du Fonds national de développement agricole et la construction de quatre barrages à buts multiples, en vue de favoriser le développement du secteur agricole du pays.

Une source officielle proche de la présidence béninoise a affirmé dimanche à Xinhua que le Fonds national de développement agricole sera considéré comme le fer de lance du financement des actions agricoles du programme d'action du gouvernement.

Outre la création de ce Fonds national de développement agricole, le gouvernement béninois a également initié avec le financement de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), le projet de développement des infrastructures socio-économiques et de sécurité alimentaire dans le bassin du Niger : quatre barrages à buts multiples au Bénin.

"D'un montant de 10 milliards de francs CFA, ce projet contribuera à une croissance socio-économique soutenue à travers la lutte contre la pauvreté, le renforcement de la sécurité alimentaire, la promotion d'un développement durable, la valorisation et la maîtrise des ressources en eau et la protection de l'environnement", indique la même source.

De façon spécifique, explique la même source, le projet assurera la construction de quatre barrages à buts multiples dans certaines communes, qui permettra en outre l'aménagement de 169 ha en aval desdits barrages en vue de la production du riz et des cultures maraîchères, la réalisation de huit étangs piscicoles et l'empoissonnement des plans d'eau des barrages, la construction d'abreuvoirs et de marchés à bétail.

Pour Jaurès Bossou, entrepreneur agricole à Allada, ville située à environ 80 km au nord de Cotonou, la capitale économique béninoise, ces deux mesures gouvernementales constitueront de véritables bouffées d'oxygène au développement de l'agrobusiness au Bénin.

"A travers ces deux mesures gouvernementales, les problèmes du financement du secteur agricole et ceux de la maîtrise de l'eau, cités parmi les facteurs qui limitent l'implantation sur le territoire béninois, des entreprises agricoles modernes, sont en train d'être résolu", s'est-il réjouit, déplorant l'existence d'autres facteurs qui freinent le développement de l'agrobusiness sur le territoire béninois.

"La dégradation des terres, le faible niveau d'aménagement des exploitations qui ne respectent pas souvent les normes environnementales de conservation, la faible capacité d'adaptation à la variabilité climatique et aux phénomènes climatiques extrêmes et l'étroitesse du marché local, sont autant de facteurs qui freinent à nos jours l'implantation sur le territoire béninois des entreprises agricoles modernes", a-t-il regretté.

Ces contraintes, a-t-il poursuivi, sont aggravées par les limites des politiques et stratégies agricoles se traduisant par l'inexistence de loi d'orientation agricole, l'inadéquation de la fiscalité sur les entreprises agricoles et l'absence de mesures incitatives pour l'entreprenariat agricole, l'inorganisation de la chaîne d'approvisionnement en intrants agricoles (hors sous-secteur cotonnier) et l'absence d'un système d'assurance pour gérer les risques du secteur agricole.

Selon une récente étude réalisée par le ministère béninois de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, le pays dispose des atouts naturels pour accroître la production agricole.

"Au plan physique, seulement 17% (soit environ 1.375.000 ha) de la superficie agricole utile sont annuellement cultivés avec 60% consacrés aux principales cultures vivrières. De même sur 60.000 hectares de bas-fonds disponibles, 7.000 hectares seulement (soit 11%) sont exploités. Il existe 1.500 hectares de périmètres aménagés en exploitation partielle, tandis que 117.000 ha de plaines inondables et vallées peuvent être mis en valeur", révèle l'étude.

Au plan hydrologique ,souligne la même source, le Bénin est doté d'un vaste réseau hydrographique avec une réserve estimée à 13 milliards de m3 en eau de surface et 1,8 milliard de m3 d'eau souterraine mobilisable pour les cultures irriguées et retenues d'eau à usage multiple.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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