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Algérie : les mesures d'austérité suscitent des émeutes en dépit des appels au calme

Xinhua | 06.01.2017 08h47

Plusieurs émeutes ont éclaté ces derniers jours en Algérie après l'entrée en vigueur de la loi de finances 2017 qui prévoit des mesures d'austérité et des hausses d'impôts.

Un appel à une grève de trois jours pour le 1er janvier a été largement suivi dans certaines régions, dont Béjaïa (280km à l'est d'Alger). Le 2 janvier, des jeunes en colère ont investi la rue dans certaines localités du centre du pays, telles que Béjaïa, Alger, Boumerdés et Bouira, qui ont été le théâtre de scènes de violences et d'affrontements avec les forces anti-émeutes.

Les émeutiers ont pillé certains magasins et incendié des biens publics. Le lendemain, des appels au calme ont été lancés par des partis politiques et des médias, disant que la violence ne peut mener qu'au chaos.

Malgré ces appels, les affrontements entre jeunes et forces de l'ordre se sont poursuivis mercredi, alors que plusieurs manifestants ont été arrêtés en attendant d'être jugés. Ce n'est que ce jeudi que le calme est revenu et que les commerces ont pu entièrement rouvrir.

Entre temps, le ministre de l'Intérieur Noureddine Bedoui a qualifié d'"actes d'incivisme" les émeutes et la prise pour cible des propriétés. Il a déclaré mardi aux journalistes que la stabilité de l'Algérie devait être la priorité, exhortant les manifestants à se calmer, avant de prévenir que "l'Etat algérien avec ses institutions, ses lois et sa justice, est mobilisé pour préserver les biens publics et privés".

Dans ce sens, M. Bedoui a mis en garde contre toute partie à l'intérieur et l'extérieur du pays qui voudrait saper la stabilité du pays, semer le doute parmi les Algériens et éprouver leur attachement à la partie, à ses valeurs et à ses constantes. Ces parties, a-t-il affirmé, "n'ont pas atteint et n'atteindront jamais leurs objectifs et elles se leurrent".

Le ministre a souligné que "le gouvernement a affecté dix milliards de dollars au maintien du subventionnement au profit des citoyens", ajoutant que le gouvernement, "sur instruction du président de la République, ne renoncera pas à la prise en charge des besoins sociaux des citoyens, notamment en matière d'éducation, de logement et de santé".

Le budget 2017 comprend plusieurs hausses d'impôts, y compris la TVA, ainsi que des taxes plus élevées sur les biens importés et des produits énergétiques comme le carburant et l'électricité.

Les partis d'opposition ont protesté contre ce budget, disant que "cela affectera le pouvoir d'achat des citoyens à petits et moyens revenus et donc les fera payer pour les erreurs commises par le gouvernement ces dernières années".

Les deux partis au pouvoir -le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND)- assurent que les mesures prévues dans la loi de finances sont les meilleures qui soient. Ces deux partis contrôlent 272 des 465 sièges de la chambre basse.

Le gouvernement a été forcé de réduire ses dépenses pour 2017 à cause de la baisse des recettes pétrolières, étant donné que les hydrocarbures représentent 94% des exportations totales du pays. Les prix du pétrole ont connu une baisse spectaculaire avec un baril de brut à moins de 30 dollars, avant de se rétablir légèrement à la suite de la réunion du 30 novembre dernier à Vienne (Autriche) entre les pays membres de l'OPEP et les non membres.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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