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Une étude canadienne fait le lien entre le risque de démence et la pollution de l'air

le Quotidien du Peuple en ligne | 06.01.2017 08h17

Selon des recherches menées au Canada, publiées dans la revue de référence The Lancet et qui renforcent encore les préoccupations concernant l'impact de la pollution atmosphérique sur la santé humaine, les personnes vivant près d'un axe routier fréquenté présenteraient un risque accru de démence. L'étude a ainsi établi qu'environ un cas sur dix de la maladie d'Alzheimer dans les zones urbaines pourrait être associé à la vie au milieu d'une circulation intense - bien que les recherches n'ont pas été en état de démontrer que l'exposition aux gaz d'échappement provoque de la neuro-dégénérescence.

Hong Chen, le scientifique qui a dirigé les travaux à la Santé publique de l'Ontario, a déclaré que « L'augmentation de la croissance démographique et l'urbanisation ont placé beaucoup de gens à proximité d'une forte circulation, et avec une exposition généralisée à la circulation et une augmentation des taux de démence, même un effet limité d'une exposition à proximité d'une voie de circulation pourrait représenter un lourd fardeau pour la santé publique ». Auparavant, les scientifiques avaient lié la pollution de l'air et le bruit du trafic à la densité réduite de matière blanche (le tissu conjonctif du cerveau) et à une baisse de la cognition. Une étude récente a suggéré que les nanoparticules magnétiques de la pollution de l'air pouvaient pénétrer dans le tissu cérébral.

La dernière étude, publiée dans The Lancet, a révélé que ceux qui vivent le plus près des grandes artères de circulation avaient jusqu'à 12% de plus de risques de se voir diagnostiquer une démence - une petite, mais significative, augmentation du risque. L'étude, qui a suivi environ 6,6 millions de personnes pendant plus d'une décennie, n'a néanmoins pas pu déterminer si la pollution est ou non directement nuisible pour le cerveau. Le risque accru de démence pourrait également être un effet de choc de problèmes respiratoires et cardiaques causés par les fumées du trafic ou en raison d'autres facteurs de style de vie malsains associés à la vie dans des environnements urbains bâtis. Selon Rob Howard, professeur de psychiatrie de la vieillesse à l'University College de Londres, qui n'a pas participé à l'étude, « Nous savons que la pollution de l'air routier est mauvaise pour la santé dans son ensemble et cette dernière étude ne nous dit pas si la petite augmentation du risque de démence est entraînée par des effets indirects ou si la proximité du trafic influe directement sur la démence pathologique. Mais indépendamment de la voie de causalité, cette étude présente une raison plus importante pour laquelle nous devons nettoyer l'air dans nos villes ».

L'étude a suivi tous les adultes âgés de 20 à 85 ans vivant en Ontario, au Canada, de 2001 à 2012, en utilisant les codes postaux pour déterminer la proximité d'une personne d'une grande voie de circulation. Les dossiers médicaux de ces personnes ont été examinés pour voir qui a développé de la démence, la maladie de Parkinson ou de la sclérose en plaques. Au cours de la période d'étude, plus de 243 000 personnes ont développé de la démence, 31 500 personnes ont développé la maladie de Parkinson et 9 250 personnes ont développé de la sclérose en plaques. Les scientifiques n'ont trouvé aucun lien entre vivre près d'une route et la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques, mais la démence était un peu plus fréquente chez les personnes vivant à proximité de routes très fréquentées et le risque a diminué progressivement dans les zones moins bâties. Les personnes vivant à moins de 50 mètres d'une route très fréquentée avaient ainsi un risque 7% plus élevé de développer une démence, de 4% plus élevé à 50-100 mètres, 2% de risque plus élevé à 101-200 mètres et il n'y avait pas de risque plus élevé chez ces personnes vivant à plus de 200 mètres. Ceux qui vivaient dans une grande ville, à moins de 50 mètres d'une grande route et qui n'ont pas déménagé pendant la durée de l'étude avaient quant à eux le risque le plus élevé, à 12%.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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