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Cameroun : au moins deux morts et de nombreux blessés dans des heurts à Bamenda jeudi

Xinhua | 09.12.2016 08h33

Au moins deux personnes sont mortes et de nombreuses autres blessées dans des heurts survenus jeudi à Bamenda (Nord-Ouest) entre les forces de l'ordre et des manifestants ayant érigé des barricades pour empêcher la tenue d'un meeting du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), selon l'office de radio et de télévision public.

Paralysée depuis trois semaines par une grève d'avocats et d'enseignants protestant contre la marginalisation des populations minoritaires anglophones dans la gestion des affaires publiques du pays, le chef-lieu de la région du Nord-Ouest a été secouée par une nouvelle flambée de violences jeudi, après celle ayant causé un mort fin novembre, selon le bilan officiel.

Des manifestants aux allures de drogués ont dressé des barricades à Commercial Avenue, la principale place commerciale du centre-ville de cette agglomération reconnue comme étant le fief du leader de l'opposition John Fru Ndi, pour empêcher la tenue d'un meeting du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) qui y a dépêché une délégation pour un plaidoyer en faveur de la paix, selon le reportage.

Les forces de l'ordre sont intervenues pour repousser les manifestants et des heurts violents sont survenus, causant "deux morts et de nombreux blessés", à en croire un bilan annoncé jeudi soir par Cameroon Radio and Television (CRTV), l'office de radio et de télévision public, citant des sources officielles.

Obligée d'annuler son meeting, la délégation conduite par le secrétaire général du comité central, l'ex-ministre Jean Nkuété, a finalement choisi de se réunir dans un hôtel de Bamenda où elle a appelé au retour au calme et mis en garde les manifestants contre une tentative de manipulation.

Cet appel n'a pas aidé à faire baisser la tension dans cette ville, caractérisée par la fermeture des commerces et des écoles dans plusieurs autres localités de la région du Nord-Ouest depuis le lancement du mouvement de grève des avocats et des enseignants le 22 novembre.

C'est une crise étendue au Sud-Ouest, l'autre région anglophone du Cameroun où une manifestation des étudiants de l'Université de Buea avait aussi occasionné des violences fin novembre.

Le gouvernement a tenté de désamorcer la crise en proposant le dialogue aux grévistes, qui continuent de le défier en poursuivant leur mouvement de désobéissance civile.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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