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L'Afrique sous-utilise l'AGOA

Xinhua | 22.06.2016 08h50

L'Afrique du Sud et les autres pays d'Afrique sub-saharienne sous-utilisaient la Loi pour la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA) et n'en tiraient donc pas tous les bénéfices, estiment Xolelwa Mlumbi-Peter, vice-directrice général du département du Commerce et de l'Industrie de l'Afrique du Sud.

L'AGOA est une législation votée par le Congrès des États-Unis en mai 2000 et visant à aider les économies d'Afrique sub-saharienne à améliorer leurs relations économiques avec les États-Unis.

Elle prévoit des préférences commerciales en matière de quotas et une entrée sans droit de douane sur le marché des États-Unis pour certains produits.

Les pays africains, dont l'Afrique du Sud, n'ont pas la capacité d'offrir les produits nécessaires sur le marché américain, a déclaré Mme Mlumbi-Peter lors d'un discours à l'occasion d'un séminaire à Johannesburg sur les moyens de mettre en œuvre l'AGOA. .

"Nous sous-utilisons l'AGOA en raison d'un manque d'infrastructures (énergie et transports) sur notre continent, ce qui affecte la production. Nous n'avons pas la capacité de production pour tirer profit de tous les accords commerciaux que nous avons au niveau mondial", a déclaré cette responsable.

Les questions critiques concernent les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) qui rendent difficile d'accéder au marché américain même lorsque les pays africains ont la capacité de produire les biens concernés.

Les mesures SPS et d'autres réglementations visent à protéger la vie humaine et animale des risques et menaces liés aux additifs, toxines et organismes pathogènes dans les produits alimentaires, chimiques et boissons.

Des produits sud-africains tels que citrons, noix, vins, automobiles et pièces détachées, sont exportés vers les États-Unis sans droits de douane grâce à l'AGOA.

L'accord AGOA a permis de créer 62.000 emplois en Afrique du Sud, a déclaré Mme Mlumbi-Peter.

"Nous négocions actuellement pour augmenter nos exportations et diversifier nos produits à valeur ajoutée. L'avenir des relations avec les États-Unis devrait contribuer à l'objectif de la politique d'industrialisation et de développement des infrastructures nationale", a-t-elle dit.

Le nouvel accord de l'AGOA prévoit des révisions spéciales en plus des révisions annuelles, permettant aux acteurs américains de soumettre des réclamations pour toute infraction de l'AGOA, a indiqué la responsable.

"Nous espérons que nous n'allons pas connaître d'autre révision car nous avons pris en compte les questions essentielles sur le porc, le boeuf et le poulet soulevées par les États-Unis. Nous espérons augmenter le taux d'utilisation avec l'AGOA pour développer l'exportation de produits vers le marché américain", a déclaré Mme Mlumbi-Peter.

L'Afrique du Sud organisera des tournées dans le pays pour informer la communauté d'affaires sud-africaine des avantages de l'AGOA, a-t-elle déclaré.

Le Dr Donald MacKay, directeur au sein de XA International Trade Advisors, a déclaré à Xinhua que l'AGOA n'était pas un cadeau commercial mais un accord unilatéral dans lequel les États-Unis disent à l'Afrique du Sud ce qu'elle doit faire.

"L'Afrique du Sud est impuissante, sans capacité de faire ce qu'elle veut ou de résoudre les litiges. L'AGOA est un cadeau pour ce pays, ce qui n'est pas réciproque, vous ne pouvez que l'accepter", a déclaré M. Mackay.

Il a affirmé que les États-Unis ont fait des commentaires inappropriés dans le cadre des négociations et les discussions ont été menées de manière agressive.

"En Afrique du Sud, vous devez accepter ce que veulent les États-Unis ou risquer de voir vos produits exclus des marchés des Etats-Unis", a déclaré M. MacKay.

Toutefois, il a observé que l'Afrique du Sud tirait bien des bénéfices de l'accès gratuit de ses produits aux marchés des États-Unis.

L'Afrique du Sud doit négocier un accord commercial différent avec les États-Unis plutôt que de se baser sur "celui qu'elle a accepté pieds et poings liés", a déclaré M. MacKay.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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