Dernière mise à jour à 14h23 le 25/03
Quatre leaders de la société civile tchadienne qui ont appelé à des manifestations pacifiques ont été inculpés, jeudi, de tentative d'attroupement non autorisé et de rébellion, a annoncé le parquet du tribunal de première instance de la capitale.
Mahamat Nour Ahmed Ibedou, Younous Mahadjir, Nadjo Kaina et Mme Narmadji Céline, arrêtés ces derniers jours, ont été déférés devant le parquet qui les a inculpés et placés sous dépôt. Ils ont été ensuite conduits à la maison d'arrêt d'Amsinéné, à la sortie nord de N' Djaména, la capitale du Tchad.
Les quatre activistes qui dirigent une plate-forme d'associations opposées à un cinquième mandat du président Idriss Déby Itno, multiplient depuis, quelques semaines, des actions : opérations "villes mortes", "sifflets citoyens", concerts de casseroles et marches pacifiques. Ils ont programmé une marche pour le 29 mars pour appeler le président Déby à retirer sa candidature.
Le chef de l'Etat tchadien, au pouvoir depuis plus de vingt-cinq ans, brigue un cinquième mandat de cinq ans, face à treize adversaires.
Suite à l'inculpation des leaders de la société civile, l'Union des syndicats du Tchad (UST) a appelé à une grève générale et illimitée à compter du vendredi 25 mars 2016, et décidé de sa suspension aux institutions de la République, notamment la Commission électorale nationale indépendante.
Une vingtaine de partis politiques de l'opposition ont décidé de se rendre à la maison d'arrêt vendredi pour se constituer prisonniers, selon une déclaration faite jeudi soir par leur porte-parole, Alladoum Djarma Balthazar, par ailleurs président du parti Alliance socialiste tchadienne pour le renouveau (ASTRE).