Dernière mise à jour à 12h08 le 20/02
"L'Afrique, entre chaos et émergence" est le thème central de la 16e édition du Forum de Bamako qui prend fin ce samedi après trois jours de travaux.
Les problèmes de terrorisme, de migration et de développement auxquels le continent africain est confronté, sont passés en revue par des spécialistes, décideurs, chercheurs, chefs d'entreprises et médias.
Constat des intervenants : l'Afrique est confrontée depuis des décennies à la famine, l'insécurité et la corruption malgré ses réserves de richesses naturelles.
"L'Afrique est-elle victime de la malédiction de sa richesse ?", n'a pu s'empêcher de s'interroger M. Abdallah Coulibaly, initiateur du Forum.
Malgré quelques nuances, les intervenants se rejoignent sur les raisons du sous-développement du continent. "L'Afrique a beaucoup subi de la colonisation, nous sommes donc une industrie des impérialistes cachés derrière l'islamisation", a dénoncé Dr Bakary Sambe, directeur de l'observatoire des Radicalismes et Conflits religieux en Afrique.
Evoquant "la montée du radicalisme religieux dans les milieux de jeunes", il a noté que "l'Afrique importe et formalise l'éducation occidentale sans faire de suivi pédagogique et idéologique (...) Elle délaisse la sienne qui génère ses valeurs et des idéologies communes à ses réalités".
"Au lieu de laisser nos enfants être des consommateurs d'idéologies importées, nous devons exporter nos alternatives", a préconisé M. Sambe.
Pour Pr. N'Dioro Ndiaye, présidente de l'Alliance pour la Migration, le Leadership et le Développement (AMLD), intervenant sur "les enjeux sécuritaires de la Migration dans l'espace sahélo-saharien", le problème sécuritaire auquel le continent est confronté est en partie occasionné par le fait que l'Afrique n'a pas une bonne politique de gestion de ses populations.
Elle a dénoncé un manque de volonté et de vision politiques face aux enjeux de la migration, ce qui pousse la jeunesse sur la route périlleuse de l'exode et de l'émigration.
Pour le Premier ministre Modibo Kéïta du Mali qui a présidé la cérémonie d'ouverture, il faut situer les priorités qui s'appellent "la sécurité, la paix, la lutte contre le terrorisme et tous les autres facteurs de déstabilisation des institutions".
"L'Afrique est souvent victime des décisions préconçues. Les conséquences de ces décisions sont les violences", a aussi constaté Modibo Kéïta, en exhortant les Africains à "trouver une meilleure connexion entre les domaines de développement".
Les trois jours de débats du Forum feront l'objet d'une synthèse remise officiellement aux autorités, avec des propositions qui pourront inspirer l'action des décideurs publics et privés.