Dernière mise à jour à 09h31 le 02/02
Deux semaines après les attaques terroristes qui ont fait une trentaine de morts à Ouagadougou, les acteurs judiciaires ont convenu lundi de la nécessité de renforcer le cadre législatif et réglementaire "pour appréhender tous les aspects du terrorisme".
"Devant cette menace de plus en plus précise et qui s'est réalisée, le Burkina Faso doit engager un certain nombre de réformes, notamment au plan de la répression", a déclaré lundi à l'ouverture d'une session extraordinaire du Conseil supérieur de la magistrature, le ministre burkinabè de la Justice, Réné Bagoro.
"Aujourd'hui il est plus que urgent de renforcer le dispositif judiciaire en matière de lutte anti-terroriste. La situation présente nous a montré que notre cadre législatif et réglementaire est insuffisant pour pouvoir appréhender toutes ces questions", a-t-il reconnu.
Le vendredi 15 janvier dernier, le Burkina Faso a été la cible d'attaques terroristes qui ont fait 32 morts et une cinquantaine de blessés.
M. Bagoro a indiqué que l'attaque qui a eu un retentissement mondial, a confronté pour la première fois le Burkina Faso à un phénomène terroriste de grande ampleur.
Selon lui, le pays était conscient du risque qui pesait sur lui "en raison d'une part de ses liens privilégiés avec la France, qui elle-même a été plusieurs frappée au cours des douze derniers mois, mais à cause de son fort engagement politique et militaire anti-terroriste".
Pour la présidente du Conseil supérieur de la magistrature, Thérèse Traoré/Sanou, les terroristes peuvent frapper à n'importe quel endroit du territoire et il faut que le dispositif judiciaire et la police soient biens organisés.
On note qu'au Burkina Faso, jusque-là, chaque tribunal de grande instance est compétent sur son territoire en matière d'infractions. "Il faut coordonner les actions en mettant en place une structure centrale pour les enquêtes et les poursuites judiciaires", a préconisé Mme Sanou.