Dernière mise à jour à 16h07 le 16/12
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, est "profondément alarmé" par les derniers événements au Burundi, a déclaré mardi l'une de ses porte-paroles, Cécile Pouilly, lors d'un point de presse à Genève.
Vendredi dernier, des dizaines de personnes ont été tuées lors d'attaques perpétrées contre plusieurs camps militaires de la capitale, Bujumbura, et de violents combats qui ont suivi, a rappelé cette porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH).
Les forces de sécurité ont ensuite effectué des perquisitions dans les quartiers de Musaga et Nyakabiga, où elles ont arrêté à leurs domiciles des centaines de jeunes hommes, parmi lesquels certains auraient été exécutés sommairement et d'autres emmenés vers des destinations inconnues, a-t-elle poursuivi.
"Avec cette dernière série d'événements sanglants, le pays semble avoir fait un nouveau pas vers la guerre civile et les tensions sont maintenant au plus haut à Bujumbura", a-t-elle dit.
"Le Haut-Commissaire exhorte tous les acteurs de la crise actuelle, y compris les dirigeants politiques et les autorités de l'Etat au plus haut niveau, à prendre toutes les mesures possibles pour mettre fin à cette escalade mortelle et engager un dialogue véritable et inclusif", a ajouté la porte-parole.
"Plus que jamais, une action urgente est nécessaire de la part de la communauté internationale pour faire cesser cette violence insensée. Nous ne pouvons pas tourner le dos au peuple du Burundi en cette période de son histoire", a-t-elle conclu.
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ont également jugé mardi qu'il était nécessaire d'agir rapidement pour éviter une escalade de la violence au Burundi.
"Le Burundi se trouve à un moment critique", a prévenu le directeur des secours d'urgence d'OCHA, John Ging. "Les niveaux de déplacement et d'insécurité alimentaire sont déjà très préoccupants, mais nous risquons une véritable crise humanitaire sans progrès rapides sur le front politique".
Les directeurs des secours d'urgence de sept agences onusiennes, de l'Organisation internationale des migrations, et de trois ONG internationales se sont rendus au Burundi du 2 au 5 décembre pour évaluer la détérioration de la situation humanitaire dans ce pays.
"Les enfants sont les principales victimes de la violence au Burundi", a déclaré le directeur des secours d'urgence de l'UNICEF, Afshan Khan. "Beaucoup d'entre eux ont été tués, blessés et détenus de manière arbitraire, tandis que d'autres vivent environnés par les bruits des tirs et des grenades. Ces violations contre les enfants du Burundi doivent cesser maintenant", a-t-il ajouté.