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G20 : l'Afrique veut faire entendre la voix du continent (PAPIER D'ANGLE)

Xinhua | 15.11.2015 13h32

Lors du prochain sommet du G20 prévu dans la station balnéaire turque d'Antalya seront présents des représentants de trois pays africains, à savoir ceux d'Afrique du Sud, du Sénégal et du Zimbabwe.

Parmi ces trois pays, l'Afrique du Sud est membre du G20 et des BRICS, alors que le Zimbabwe et le Sénégal assument respectivement les présidences de l'Union africaine (UA) et du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Leur présence au G20 reflète la montée en puissance du continent africain, qui cherche à faire entendre sa voix au sein de la communauté internationale.

LE G20 DOIT S'ATTAQUER AU DEFICIT D'INFRASTRUCTURES DE L'AFRIQUE

En effet, l'Afrique est riche en ressources naturelles et bénéficie d'une démographie exponentielle. La Banque mondiale (BM), qui analyse les perspectives économiques du continent, prévoit une croissance du PIB africain de 5,2% en 2015-2016 contre 4,6% en 2014.

"Sans nier le dynamisme de son économie, il faut reconnaître que le continent peine à prendre toute sa place dans l'économie mondiale et que son économie repose sur ses matières premières minières et agricoles", déplore Edith Togba, économiste et assistante de recherche à l'Université Félix-Houphouët-Boigny d'Abidjan, dans une interview accordée à Xinhua en amont du sommet du G20.

"Parmi les nombreux problèmes de l'Afrique, le manque d'infrastructures adéquates et fiables continue de peser lourdement", estime l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo dans son rapport intitulé "Le G20 doit s'attaquer au déficit d'infrastructures de l'Afrique".

Heureusement, l'importance cruciale des infrastructures est de mieux en mieux comprise sur le continent. Les dirigeants africains se sont mis d'accord sur plusieurs plans et initiatives afin de combler les lacunes de l'Afrique en matière d'infrastructures, et notamment via le "Plan d'actions prioritaires pour l'infrastructure en Afrique 2010-2015" de l'UA et du NEPAD.

Le succès de ces actions "se mesurera à la somme des capitaux générés et au nombre de projets réalisés, ainsi qu'à la manière dont les activités du G20 viendront compléter et coordonner les efforts existants sans les supplanter ou les fragmenter", indique M. Obasanjo.

UN COUP DE MAIN A L'ACCES A L'ELECTRICITE EN AFRIQUE

Une Afrique avec ce "déficit d'infrastructures" attire l'attention du G20.

Déjà en mai dernier, lors du 6e Forum sur l'énergie tenu à Istanbul en Turquie, des experts ont appelé les pays du G20 à accroître leurs investissements en Afrique pour résoudre les crises dans le secteur de l'électricité, qui est un secteur clé pour améliorer le réseau d'infrastructures du continent.

Pour les experts, le premier objectif du G20 sous la présidence de la Turquie devrait être l'intégration de l'Afrique au reste du monde dans le domaine de l'énergie.

Selon un rapport publié en 2014 de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), près de deux-tiers de la population en Afrique subsaharienne, soit plus de 620 millions de personnes, vit sans électricité, et seuls quatre pays de la région fournissent ce service à plus de 50% de leur population.

La Turquie se prépare à formuler de nouvelles suggestions sur la façon de mobiliser les investissements dans les pays de l'Afrique subsaharienne lors du sommet du G20 à Antalya, a fait savoir Fatih Birol, économiste en chef de l'AIE.

Le 2 octobre, les ministres de l'Energie et des Ressources naturelles du G20 ont adopté un plan d'action visant à renforcer l'accès à l'énergie en Afrique subsaharienne, qui est confrontée à de graves pénuries d'électricité.

Le Plan d'action pour l'énergie du G20 souligne également l'importance d'un environnement favorable, propice à l'augmentation des investissements et à la croissance durable dans la région.

LA CHINE CONTINUERA SON INVESTISSEMENT EN AFRIQUE

La coopération sino-africaine est fondée sur l'amitié, le respect mutuel et le concept "gagnant-gagnant", et sur cette base, les investissements chinois contribuent de manière significative au développement du continent africain, alors que l'investissement constitue l'un des messages clés du sommet du G20 en Turquie, a fait savoir Edith Togba.

Selon elle, à travers les appuis financiers et le lancement de multiples projets d'infrastructures (barrages hydro-électriques, routes, voies ferrées, ports, établissements d'enseignement...), la coopération sino-africaine joue un rôle essentiel pour la croissance en Afrique.

Alors que le sommet du G20 va promouvoir l'investissement dans les pays moins développés, les investissements chinois en Afrique et dans d'autres pays joueront, sans aucun doute, un rôle important dans la reprise économique mondiale, estime Fatih Macit, de l'Université Suleyman Sah basée à Istanbul.

La Chine, qui abritera le sommet du G20 en 2016, devrait concentrer ses efforts pour aider l'Afrique et d'autres pays moins développés à faire pleinement usage de leurs propres ressources économiques, et à libérer leur "dividende démographique", indique Zha Xiaogang, chercheur de l'Institut de Shanghai pour les études internationales.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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