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La coopération sino-africaine considérée par la presse malienne comme un tremplin de l'émergence de l'Afrique

Xinhua | 10.11.2015 14h07

A moins d'un mois du sommet Chine-Afrique, prévu en Afrique du sud, les professionnels des médias au Mali jettent un regard optimiste sur la coopération sino-africaine, la considérant comme étant "dynamique" et "mutuellement avantageuse" dans l'ensemble.

"Le partenariat sino-malien voire sino-africain est l'exemple type de la coopération Sud-Sud. Au-delà du Mali, la Chine a tissé de réels partenariats avec les pays africains, avec une réelle volonté de les aider à se développer", analyse Alexis Kalambry, directeur de la publication du très influent quotidien indépendant Les Echos, consultant et chroniqueur économique.

"La coopération sino-africaine a permis à nos pays de tourner la page des Eléphants blancs, c'est-à-dire des infrastructures de prestige, pour résolument se tourner vers la réalisation d'infrastructures socioéconomiques indispensables au développement durable comme les routes et ponts, les aménagements hydro-agricoles, les hôpitaux...", souligne de son côté Kader Toé, correspondant de presse et chroniqueur indépendant.

Et pour Boucary Daou, directeur de publication du quotidien privé Le Républicain, cette coopération n'est pas nouvelle. Elle a commencé dès les premières heures de l'indépendance des Etats africains. La Chine propose à l'Afrique "un partenariat gagnant-gagnant sur les plans techniques, logistiques et financiers", commente-t-il.

Ce qui, à son avis, n'est pas surprenant car, malgré les critiques, "la Chine a su inspirer le respect et l'admiration en proposant au reste du monde, des produits dans tous les domaines de l'économie, de la santé, des infrastructures... qui conviennent à la demande de ses partenaires".

C'est une "coopération pragmatique pour nombre de pays africains qui ont encore du chemin à faire pour satisfaire les desideratas des pays du nord", analyse Alhassane Maïga, directeur de publication de l'hebdomadaire indépendant, Le Matin.

Il ajoute, "la présence de la Chine a un impact visible et concret sur le continent, car elle investit surtout dans les infrastructures comme les ponts et routes, les hôpitaux, les stades et autres bâtiments d'utilité publique".

Et cela contrairement aux puissances occidentales dont le financement des projets, dénonce M. Maïga, "est dépensé en matériels de bureau et de fonctionnement sans grand impact sur le développement des pays bénéficiaires".

Tous ces journalistes interrogés par Xinhua, rappellent aussi que la demande chinoise dope les prix des matières premières. Ce qui améliore les termes de l'échange et les recettes d'exportation des pays africains.

Sans compter que les relations sino-africaines "contribuent à réintroduire l'Afrique dans les flux internationaux du commerce formel, dont elle s'est trouvée à l'écart plusieurs décennies durant".

Pour Boucary Daou, "l'impact de la coopération sino-africaine sur le développement socio-économique de l'Afrique est perceptible à tout point de vue".

Et il revient aux dirigeants africains d'instaurer la "bonne gouvernance" en mettant fin à la gabegie, la corruption... pour en tirer le profit indispensable à l'émergence économique de leurs Etats.

"La Chine est le partenaire qui intervient le plus dans les infrastructures. Vous ne prendrez pas un pays africain qui a des relations de coopération avec la Chine, où vous ne comptez pas des routes, des hôpitaux, des ponts, des aéroports... érigés par la Chine. L'impact de la coopération est diversifié et multiforme", souligne M. Kalambry.

M. Toé est convaincu pour sa part que "la coopération sino-africaine contribue énormément à l'émergence que l'on constate depuis quelques années sur le continent".

Se projetant dans l'avenir, Alhassane Maïga souhaite que "la coopération entre la Chine et l'Afrique soit renforcée du point de vue de la construction des infrastructures, car nos pays accusent un retard criard dans ce domaine. Au-delà, il faut renforcer la formation et surtout le transfert des compétences et des technologies".

Quant à Alexis Kalambry, il souhaite que la Chine "s'investisse dans deux domaines, dans lesquels on ne la sent pas beaucoup au Mali : la lutte contre le terrorisme et le combat politique pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale du pays".

Pour Kader Toé, il est surtout nécessaire d'accélérer "le transfert de technologies, notamment dans les secteurs agricoles et des nouvelles technologies".

En tout cas, comme l'analyse Boucary Daou, la coopération sino-africaine est bénéfique pour l'Afrique au double plan de "ses apports réels" et de "l'effet stimulateur" qu'elle crée chez les autres partenaires techniques et financiers (PTF) qui peuvent voir comme "une menace pour leurs intérêts en Afrique, l'exemplarité de ce partenariat mutuellement fructueux et avantageux".

Et l'Afrique a intérêt à ce que les partenaires techniques et financiers "se bousculent aux portillons". A condition bien sûr que le continent noir sache tirer "tout le bénéfice de cette grande attraction" sur les pays émergents et développés.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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