Dernière mise à jour à 13h52 le 28/04
C'était dans les années 1970, dans un petit village du plateau de loess, au cœur de la province du Shaanxi, dans le nord-ouest de la Chine. A cette époque, ce bourg n'était pas encore raccordé à l'électricité. A la tombée de la nuit, tout le village sombrait dans le sommeil, mais de l'une de ses modestes maisons troglodytes rayonnait une faible lueur. A l'intérieur, un jeune homme lisait des livres sous la lumière terne d'une lampe à pétrole.
Ce lecteur avide, c'était Xi Jinping, qui devint président chinois en 2013.
La lampe artisanale, faite d'une bouteille d'encre récupérée remplie d'huile et surmontée d'une mèche, était aussi modeste que la lumière qu'elle dispensait. Wang Xianping, un villageois qui a rencontré Xi Jinping au village de Liangjiahe, se souvient que le futur président chinois « devait lire si près de la lueur de la lumière que la fumée du pétrole noircissait souvent son visage et son nez ».
Xi Jinping est arrivé à Liangjiahe en 1969, alors qu'il n'avait pas encore 16 ans, tirant derrière lui une lourde valise pleine de livres. Pendant la Révolution culturelle (1966-1976), il n'était que l'un des millions de jeunes urbains éduqués qui furent envoyés dans les zones rurales du pays pour « apprendre des paysans ».
Au cours des sept années où il a vécu et travaillé sur le plateau de loess, Xi Jinping a passé presque chaque minute de son temps libre le nez -souvent noirci par la suie- dans un livre. Il revenait sans cesse à ses ouvrages, dont les villageois disaient qu'ils étaient « aussi épais que des briques ». Au moment où il entra à l'université en 1975, il avait déjà lu trois fois « Le Capital », remplissant 18 cahiers de ses réflexions.
Sous la même lampe à pétrole, Xi Jinping faisait aussi la lecture aux villageois, leur prêtant périodiquement ses livres. Wu Hui, aujourd'hui âgé de 68 ans, se souvient encore comment il avait emprunté « Les Trois Royaumes » à Xi Jinping. « Parfois, il (le chinois classique) était difficile à comprendre pour moi, et Xi Jinping a toujours été patient avec chacune de mes questions », a-t-il raconté.
Plus tard, M. Wu est devenu professeur de collège. Aujourd'hui, il attribue l'élargissement de sa vision du monde à ses discussions avec Xi Jinping, qui l'a aussi aidé à identifier ses objectifs. « Sans l'influence de Xi Jinping, ma vie ne serait pas la même », a-t-il affirmé.
« La lecture est mon plus grand passe-temps » a dit un jour le président chinois et, se souvenant de son séjour à Liangjiahe, a déclaré que c'était pendant son séjour dans le village qu'il avait le plus lu. La lecture, cependant, ne fut pas la seule passion qui s'alluma en lui sous la lumière de cette lampe à pétrole. Inspiré par Shakespeare, Xi Jinping a souvent réfléchi à la question « Être ou ne pas être », se décidant finalement à servir la patrie et le peuple.
La passion de Xi Jinping pour la lecture est restée une constante, depuis son passage en tant que « jeune éduqué » dans les années 1970 jusqu'à la haute direction du pays. Aujourd'hui encore, il se plonge dans la lecture quelle que soit sa charge de travail.
« Le seul passe-temps que j'ai gardé est la lecture », a-t-il souligné un jour dans un entretien. Il a également encouragé les responsables à lire davantage, des ouvrages sur le marxisme aux livres sur la littérature classique.
Citant un ancien proverbe chinois, Xi Jinping a déclaré : « La vie a des limites, mais la connaissance n'en a pas ».