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La R&D sur la technologie des réacteurs nucléaires, une étape majeure pour la Chine

le Quotidien du Peuple en ligne | 09.10.2020 15h01

Selon les hauts dirigeants de State Power Investment Corp (SPIC), la technologie des réacteurs nucléaires de troisième génération a brisé les monopoles étrangers dans de nombreux domaines et permettra à la Chine de détenir des droits de propriété intellectuelle indépendants et d'exploiter le potentiel d'exportation.

Leurs commentaires sont intervenus après que SPIC, l'un des trois développeurs et exploitants d'énergie nucléaire chinois, a annoncé l'achèvement de la recherche et du développement du projet de réacteur nucléaire de troisième génération du pays appelé CAP1400, ou « Guo He One », au début de la semaine dernière. La recherche et le développement sur le CAP1400 est la dernière réalisation du développement technologique de l'énergie nucléaire et de l'innovation industrielle en Chine.

Basé sur la technologie nucléaire de troisième génération AP1000, importée en 2007, le CAP1400 a été l'auteur de grandes innovations technologiques en 12 ans de travail acharné de plus de 26 000 ingénieurs technologiques chinois de 477 entreprises chinoises avec diverses spécialisations, a déclaré Zheng Mingguang, concepteur en chef des réacteurs nucléaires CAP1400, ajoutant que, en plus des technologies, cet équipement est essentiel à la croissance durable des projets nucléaires.

Environ 90% des équipements du CAP1400 sont fabriqués en Chine. Toutes ses pièces et matériaux clés, comme les pompes de liquide de refroidissement du réacteur, les soupapes de décharge, les générateurs de vapeur, les composants internes des cuves sous pression du réacteur, les mécanismes d'entraînement des barres de commande, les grandes pièces forgées et le matériel de soudage de qualité nucléaire, ont tous été conçus et fabriqués localement, a-t-il souligné.

Par rapport à la version de deuxième génération, le nouveau réacteur, d'une durée de vie nominale de 60 ans, prolonge le temps d'intervention non manuelle de 30 minutes à 72 heures et améliore considérablement les performances de sécurité contre les catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre et les inondations de 100 fois, a de son côté indiqué Lu Hongzao, président adjoint de SPIC.

Selon M. Lu, « les réacteurs nucléaires CAP1400 seront de puissants fournisseurs d'électricité. Par exemple, chaque réacteur peut fournir 1,5 million de kilowattheures d'électricité au réseau. Par conséquent, il est capable de fournir près de 13 milliards de kilowattheures sur une base annuelle ».

Cette technologie étant compétitive sur le marché mondial avec un degré de sécurité relativement élevé et des coûts inférieurs, SPIC fait la promotion du CAP1400 à l'exportation. L'entreprise discute actuellement de partenariats potentiels avec des pays tels que l'Afrique du Sud et la Turquie, a indiqué Hao Hongsheng, directeur général du département d'énergie nucléaire de SPIC, ajoutant que, comme le coût de construction des réacteurs pourra être réduit de 20% après avoir atteint la production de masse, le groupe est optimiste quant au potentiel d'exportation à long terme du CAP1400.

La capacité de production annuelle d'une seule unité CAP1400 peut répondre aux besoins en électricité de plus de 22 millions d'habitants et réduire les émissions de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone de plus de 9 millions de tonnes par an, a également précisé M. Hao.

La Chine comptait 13 centrales nucléaires en construction, d'une capacité totale installée de 13,87 millions de kW à la fin de 2019, se classant au premier rang mondial. Selon l'Association chinoise de l'énergie nucléaire basée à Beijing, on estime que d'ici 2025, la capacité de production d'énergie nucléaire installée de la Chine atteindra 70 millions de kW, dont 30 millions de kW déjà en construction.

Un certain nombre de centrales nucléaires de SPIC sont en construction ou déjà en service. Les plus importants d'entre eux sont la centrale nucléaire de Hongyanhe, dans la province du Liaoning (nord-est de la Chine), et les centrales nucléaires de Haiyang et Rongcheng, dans la province du Shandong (est de la Chine).

SPIC a également réservé plusieurs sites de projets dans les zones intérieures et côtières de la Chine. Elle a construit une présence dans 41 pays et régions tels que le Japon, l'Australie, Malte, l'Inde, la Turquie, l'Afrique du Sud, le Pakistan et le Brésil. Ses activités couvrent l'investissement dans des projets énergétiques, la coopération technique et l'ingénierie, l'approvisionnement et la construction.

A ce jour, l'entreprise publique basée à Beijing compte 115 mW de projets contrôlables à l'étranger en fonctionnement et 10,05 gW en construction.

En développant ses marchés de l'énergie en Chine et à l'étranger, SPIC vise à devenir un groupe énergétique international innovant et intégré et une entreprise publique moderne, motivé par l'innovation dans le domaine de l'énergie nucléaire et d'autres technologies énergétiques avancées.

Selon Ma Yu, chercheur principal à l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique à Beijing, l'objectif de la construction de projets nucléaires à travers le monde devrait passer des pays développés aux pays en développement, en particulier à de nombreuses économies liées à l'initiative chinoise « Une Ceinture, une Route ».

Des projets nucléaires avancés sont déjà en cours de développement dans les provinces de l'intérieur du pays. Les technologies des réacteurs nucléaires de troisième génération de la Chine assureront fortement dans le futur la croissance saine et le développement intégré du delta du Yangtsé, de la région de Greater Bay Area Guangdong-Hong Kong-Macao et de la région Beijing-Tianjin-Hebei ainsi que du port franc de Hainan.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, 孙晨晨)
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