Dernière mise à jour à 16h22 le 13/09
Photo d'un panda géant sauvage vu de nuit, prise en janvier par une caméra infrarouge dans la Réserve naturelle nationale de Baishuijiang, dans la province du Gansu. (Photo fournie au China Daily) |
He Min patrouille depuis 16 ans dans l'habitat du panda géant de la Réserve nationale de Baishuijiang, dans la province du Gansu, mais il n'a à ce jour rencontré qu'un seul animal sauvage.
Couvrant près de 184 000 hectares de forêts de montagne, Baishuijiang, le plus grand habitat de pandas géants de Chine, abrite plus de 110 pandas géants sauvages, soit 10% du total vivant en Chine.
Agé de 38 ans, He Min est capable de marcher sur des pentes raides et glissantes, où il observe et enregistre les signes de pandas géants sauvages. Il rapporte également des activités de braconnage et des risques d'incendie, pour un modeste salaire mensuel de 3 700 yuans (540 dollars).
Chaque mois, avec d'autres gardes, il doit camper dans la nature pendant cinq jours, en changeant les batteries de 260 caméras infrarouges qui surveillent les emblématiques plantigrades bicolores. Ils portent des vêtements épais pour éviter les égratignures et les piqûres de moustiques.
La Chine a lancé en 2017 un plan visant à construire un parc national de 27 000 kilomètres carrés pour les pandas géants, à cheval sur trois provinces -le Sichuan, le Shaanxi et le Gansu- pour aider ces animaux en danger à se déplacer plus librement. Des pandas géants sauvages ont été découverts principalement dans les zones montagneuses isolées de la région. Baishuijiang devrait être intégré au parc d'ici 2020.
Pour les gardes comme lui, cela signifiera un travail de patrouille encore plus difficile.
« Les patrouilles de routine commencent tôt le matin et se terminent après le coucher du soleil derrière les montagnes », a-t-il déclaré.
Sa femme et ses deux filles vivent dans la ville la plus proche, Bikou. Cependant, il ne peut leur rendre visite qu'une fois par mois voire tous les deux mois, passant alors de trois à cinq jours avec elles à la fois. Il n'y a pas de route goudronnée vers le canton, car la réserve est pratiquement isolée du monde extérieur pour que les activités humaines ne perturbent pas les pandas. C'est en 2016 seulement qu'il a rencontré un panda géant sauvage.
« Je marchais dans les montagnes comme d'habitude, quand j'ai soudainement repéré un panda mangeant du bambou à seulement 20 mètres. Je pense que c'était un mâle. Il n'avait pas peur de moi et m'a regardé pendant environ 10 secondes avant de partir », a-t-il dit, ajoutant
que rencontrer un panda géant sauvage était un événement unique. Il y a 132 gardes forestiers dans la réserve et peu d'entre eux en ont vu un.
« Je considère ce travail comme un honneur », a-t-il dit. « Sans nous, les pandas géants, notre trésor national, auraient pu perdre leur terre pour toujours ».
Lui-même fils de deux gardes chevronnés, il était déterminé à faire la même chose depuis l'enfance. Après avoir été diplômé de l'Ecole forestière en 2002, il n'a pas hésité à saisir l'occasion de travailler dans la Réserve de Baishuijiang. « Ma mère me rappelle toujours que je viens d'une famille de gardes forestiers et que je dois travailler de manière plus professionnelle que les autres », a-t-il déclaré. « Je garde toujours ça à l'esprit ».
Il a constaté des améliorations de l'environnement dans la réserve naturelle au cours des dernières années. « Grâce à notre surveillance, il n'y a presque aucune activité illégale, comme le braconnage ou l'exploitation forestière, à Baishuijiang », affirme-t-il.
Avant 2000, la population de pandas géants de Baishuijiang était tombée en dessous de 100 en raison de l'activité humaine croissante dans les montagnes.
Il y a 51 variétés d'espèces animales protégées, dont les pandas géants et les singes dorés, dans la réserve. Depuis que la protection a été renforcée en 2000, la population de pandas géants sauvages a augmenté de plus de 10%.
Il considère que son travail principal est de former ses jeunes collègues. « Beaucoup de jeunes gardes forestiers sont juste sortis de l'école », a-t-il souligné. « Je les encourage à supporter les difficultés et à persister dans leur travail ».