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L’avion Solar Impulse 2 a repris son tour du monde, direction San Francisco

le Quotidien du Peuple en ligne | 23.04.2016 13h43

Solar Impulse 2, l’avion expérimental qui essaie de voler autour du monde sans une seule goutte de carburant a décollé jeudi d’Hawaii, reprenant un voyage qui s’était arrêté sur l'île d'Oahu il y a près de 10 mois. Piloté par l'explorateur et psychiatre suisse Bertrand Piccard, l’avion a décollé juste avant le lever du soleil sous les acclamations et les applaudissements. Il se dirige maintenant vers la baie de San Francisco, à quelque 4 000 kilomètres de là. Et parce que l'avion se déplace à la même vitesse qu’une voiture, l’étape Hawaii-Californie prendra environ 62 heures pour être menée à bien.

« C’est une fenêtre de temps très stable », a déclaré la porte-parole de Solar Impulse Alexandra Gindroz. Cette prévision sera un soulagement pour Bertrand Piccard et son partenaire d'affaires, l’ingénieur suisse André Borschberg, qui se relaient pour piloter l’avion en solo. Malgré tout, ce sera le temps -en particulier le soleil- qui décidera en fin de compte du calendrier de ce voyage, même avec des dizaines d'ingénieurs et d'experts suivant tous les mouvements de l'avion. L'avion solaire ressemble à une libellule high-tech géante, avec l'envergure d'un Boeing 747. Mais parce qu'il pèse seulement le poids d'un SUV, il a besoin de conditions presque parfaites pour voler. « Personne n’a fait ça avant », a déclaré le directeur général Gregory Blatt. « Il n'y a aucun guide. Il n'y a pas de ‘meilleures pratiques’ ». Il n’est pas exagéré de dire que l’'équipe a appris sur le tas…

Solar Impulse 2 devait initialement atterrir à Abu Dhabi, où il a commencé son voyage en mars 2015, à la fin de l'été dernier. Mais une série de retards météorologiques frustrants en Chine a ralenti les progrès de plusieurs semaines, suivie d'une diversion inattendue au Japon, où l'avion a été endommagé sur le tarmac par une tempête. Mais cela n’a pas empêché les pilotes et leur équipe de plus de 100 personnes d’aller de l’avant, réparant l'appareil et le préparant pour ce qu'ils appellent « le moment de vérité » - la traversée du Pacifique jusqu’à Hawaï. Ce fut un moment d'accomplissement humain. Pendant près de cinq jours et cinq nuits, André Borschberg a piloté l'avion portant un masque à oxygène et grimpant jusqu'à 8 000 mètres de haut au cours de la journée, pour permettre à ses cellules solaires d’absorber assez d'énergie pour propulser l'avion pendant la nuit.

Mais alors qu’André Borschberg établissait un nouveau record pour le vol en solo, une chaîne d'événements a provoqué une surchauffe des batteries, et c’est seulement après avoir débarqué que l'équipe a découvert à quel point les dégâts étaient élevés. « Nous avons fait une erreur avec nos batteries », a dit Bertrand Piccard après que l'avion ait atterri en juillet. « Ce fut une erreur humaine ». Et une erreur qui a demandé plus de neuf mois de réparations. Aujourd’hui, Solar Impulse 2 a de nouvelles batteries, un nouveau système de refroidissement qui peut être actionné manuellement par le pilote, et 20 millions de dollars d’argent frais pour poursuivre et réussir sa mission. Après plusieurs arrêts aux Etats-Unis, les pilotes espèrent traverser l'océan Atlantique, puis l'Europe ou l'Afrique du Nord, avant de revenir au Moyen-Orient à la fin de l'été, complétant un voyage de 35 000 km autour du monde.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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