Dernière mise à jour à 16h19 le 10/12
Des enfants reçoivent un traitement par aérosol mercredi à l'Hôpital pour enfants de Beijing, qui a vu une augmentation des maladies du système respiratoire chez les jeunes depuis que le smog a touché la capitale cette semaine. Feng Yongbin / China Daily |
D'après des spécialistes de l'environnement qui se sont exprimés mercredi, la première alerte rouge au smog à Beijing a aidé à prévenir une aggravation de la pollution de l'air.
La capitale est en alerte rouge depuis mardi matin, et l'avertissement devrait être levé jeudi à midi.
Cheng Shuiyuan, directeur de la Faculté d'ingénierie environnementale et énergétique à l'Université de Technologie de Beijing, estime que l'alerte a aidé à réduire les concentrations de PM2,5 de 10% mardi.
Son équipe a mené une expérience de simulation pour évaluer les effets des mesures d'urgence prises par le gouvernement en réponse à l'alerte rouge.
L'Académie chinoise de recherches en sciences de l'environnement, relevant du Ministère de protection de l'environnement, a également procédé, pour la première fois, à l'analyse en temps réel des sources de polluants de l'air.
Selon Chai Fahe, directeur adjoint de l'académie, la quantité de nitrates -un polluant majeur issu des échappements de véhicules- a diminué de moitié mardi grâce à l'alerte rouge.
Il estime que cela a montré que les restrictions sur le nombre de véhicules autorisés à circuler a fonctionné, ajoutant que d'autres initiatives comme la réduction de la consommation de charbon a également contribué à réduire les émissions. En cas de déclenchement d'une alerte rouge, les véhicules sont autorisés à rouler un jour sur deux en fonction du dernier chiffre de leur plaque d'immatriculation, pair ou impair.
Parmi les autres mesures prises figurent l'arrêt des activités industrielles et la fermeture des écoles et maternelles.
Mercredi à 17 heures, l'organisme municipal de surveillance de l'environnement a annoncé que les chiffres de PM2,5 à Beijing étaient de 233, encore quatre fois plus élevés que le niveau de sécurité. Le smog devrait persister jusqu'à midi jeudi lorsque le vent devrait le disperser.
Wang Zifa, chercheur à l'Institut de physique atmosphérique de l'Académie des Sciences de Chine, estime quant à lui que les mesures d'urgence ont permis de réduire la pollution, précisant que, lors de l'alerte au smog, 70% des polluants ont été généré à Beijing et dans les régions avoisinantes.
La capitale a suspendu ou arrêté la production de quelque 2 100 entreprises polluantes et les travaux en plein air ont été arrêtés sur 3 500 chantiers de construction.
Lors d'inspections menées mercredi dans 528 entreprises et chantiers de construction polluants, les autorités de surveillance de l'environnement de Beijing en ont découvert 37 qui ont violé les restrictions.
Selon le Ministère de la protection de l'environnement, mardi, le smog a recouvert au moins six provinces et municipalités, couvrant plus de 840 000 kilomètres carrés.
Outre Beijing, Tianjin et 29 villes des provinces du Hebei, du Shandong et du Shanxi ont émis différents niveaux d'alerte visant à freiner le smog, ce qui a permis de réduire la consommation de charbon et l'utilisation de véhicules dans de nombreuses villes.
Des enfants reçoivent un traitement par aérosol mercredi à l'Hôpital pour enfants de Beijing, qui a vu une augmentation des maladies du système respiratoire chez les jeunes depuis que le smog a touché la capitale cette semaine. Feng Yongbin / China Daily