Dernière mise à jour à 08h52 le 08/10
Près de 30 ans après l'accident nucléaire le plus grave de l'histoire, le site de Tchernobyl ressemble moins à une zone de catastrophe et davantage à une réserve naturelle, peuplée de cerfs, de chevreuils, d'élans, de sangliers et de loups, ont révélé lundi des chercheurs.
Ces découvertes, publiées dans le journal américain Current Biology, viennent nous rappeler la résistance de la faune et pourraient aussi contenir des leçons importantes pour comprendre l'impact potentiel à long terme de la catastrophe plus récente à Fukushima au Japon.
"Il est très probable que les populations animales à Tchernobyl soient bien plus nombreuses qu'avant l'accident", avance dans un communiqué l'auteur de cette étude, Jim Smith, de l'université de Portsmouth en Grande-Bretagne. "Cela ne signifie pas que les radiations sont bonnes pour la vie sauvage, simplement que l'impact des habitations et activités humaines, y compris les pratiques de chasse, d'agriculture et de foresterie, sont beaucoup plus graves".
En 1986, suite à un incendie et une explosion à la centrale nucléaire de Tchernobyl, des particules radioactives ont été libérées dans l'air, et des milliers de personnes ont quitté la zone pour ne jamais y revenir.
Des études antérieures dans la zone d'exclusion de 4.200 km2 autour de Tchernobyl révélaient un impact majeur des radiations et une réduction importante des populations animales.
Aujourd'hui, l'abondance relative des cerfs, chevreuils, élans et sangliers dans la zone d'exclusion est similaire à celle des quatre réserves naturelles non contaminées dans la région, selon les chercheurs.
Le nombre de loups vivant dans et autour des sites de Tchernobyl est plus de sept fois plus élevé que celui dans ces réserves naturelles.
Les études par survol en hélicoptère révèlent également une tendance croissante à la multiplication des élans, cerfs et sangliers de 1 à 10 ans après l'accident. La baisse de la population de sangliers à un moment donné a été identifiée comme causée par une épidémie sans relation avec la radioactivité.
"Ces résultats montrent pour la première fois que, malgré l'impact potentiel des radiations sur un animal individuellement, la zone d'exclusion de Tchernobyl abrite une population de mammifères après près de trois décennies d'exposition chronique aux radiations", conclut le chercheur.