Le procès de l'ancien président tchadien Hissène Habré, ouvert lundi à Dakar, devant des Chambres africaines extraordinaires (CAE), a été suspendu jusqu'au 7 septembre, a décidé mardi le président de la juridiction, le Burkinabé Gberdao Gustave Kam.
Cette décision a été prise quelques minutes après le début de la deuxième journée d'audience pour permettre aux trois avocats commis d'office de prendre connaissance du dossier de l'ancien président tchadien qui est accusé de crimes de guerre, tortures et crimes contre l'humanité.
Cette décision a également été prise parce que Hissène Habré s'est présenté devant le tribunal sans ses avocats qui boycottent le procès à la demande de leur client.
Hissène Habré considère que les Chambres africaines extraordinaires, créées au sein de juridictions sénégalaises pour le juger au nom de l'Union africaine, sont des "Comités administratifs extraordinaires" qui sont "illégitimes et illégales".
Il avait d'ailleurs refusé de comparaître devant les CAE et y avait été contraint par la force.
Les avocats de la partie civile ont regretté la suspension du procès.
Le procès de Hissène Habré est considéré comme historique parce que c'est la première fois qu'un ancien chef d'Etat africain est jugé en Afrique dans un pays africain, le Sénégal, au nom de la compétence universelle.
Selon l'accusation, la répression sous le régime de Hissène Habré, au pouvoir entre 1982 et 1990, a fait quelque 40.000 morts.
L'ancien chef de l'Etat tchadien, 73 ans, est en détention à Dakar où il vivait en exil depuis sa chute.